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Importation céréales: Un bug administratif… au port
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Importation céréales: Un bug administratif… au port
-Le décret gelant les droits et taxes à l’import gelé au SGG
-9 navires en rade et les pénalités commencent à tomber
-La publication du texte au BO est attendue pour ce jeudi
Grande perturbation du trafic des céréales. Devant prendre effet à partir du 1er mars, la publication du décret-loi n°2-12-72 au Bulletin officiel a pris du retard. Entraînant dans son sillage le blocage du déchargement de cargaisons de céréales. Du coup, le nombre des bateaux en rade ne cesse d’augmenter. Et le compteur des surestaries (pénalités pour le dépassement des délais d’affrètement) a déjà commencé à tourner pour les navires arrivés le mois dernier. «Il faut compter en moyenne 20.000 dollars par jour et par bateau», s’alarment les responsables de la Fédération des négociants en céréales et légumineuses (FNCL). Au 7 mars, on dénombrait 9 céréaliers en attente d’être déchargés dont 6 sont arrivés entre le 14 et le 29 février.
Comment en est-on arrivé là? «Il s’agit d’une question de formalisme auprès du Secrétariat général du gouvernement qui a retardé la publication du texte», indique une source de l’administration des douanes. Or, tant qu’il n’est pas publié au BO, c’est la réglementation en vigueur qui doit s’appliquer. En clair, il faut acquitter le droit commun de 135% pour le blé tendre et de 80% pour le blé dur. «Mais la possibilité de consignation ou de cautionnement mutuel reste ouverte pour les importateurs qui seront remboursés après coup par le Trésor», révèle la même source. Optionque les professionnels écartent totalement vu l’impact sur leur trésorerie.
Selon la Fédération des négociants en céréales, le dédouanement d’une cargaison de 25.000 tonnes de blé tendre revient à plus de 33 millions de DH. Et rien ne garantit des délais raisonnables de remboursement.
Du côté du ministère des Finances, on se veut rassurant. «Le texte a été envoyé hier mercredi au Secrétariat général du gouvernement après avoir reçu le visa du chef du gouvernement», est-il précisé. Et sa publication dans le BO est attendue pour ce jeudi. Le décret-loi en question a été approuvé par le Conseil du gouvernement le 23 février dernier. Sous réserve, toutefois, de fixer la date du 30 avril comme dernier délai de reconduction du gel des droits d’importation applicables aux deux céréales ou d’opérer un décalage pour le blé dur. Finalement, la commission des finances de la Chambre des représentants, qui l’a adopté, une semaine après, a fixé le dernier au 30 avril pour le blé tendre et à fin mai pour le blé dur. Lors de la présentation de ce projet, le ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka, avait insisté sur «la nécessité d’assurer l’approvisionnement normal du marché intérieur en blé tendre et ses dérivés».
Cette mesure vise à éviter la hausse des prix du blé, en raison de leurs niveaux relativement élevés sur le marché mondial. Au total, il est prévu d’importer entre 10 et 11 millions de quintaux de blé tendre d’ici fin avril. Surtout que la récolte s’annonce très faible en comparaison avec la campagne précédente. Les estimations avancées par les milieux professionnels portent sur 20 à 25 millions de quintaux contre 42 millions réalisés en 2010/2011.
La hausse des cours mondiaux va se poursuivre
Des incertitudes pèsent sur l’évolution des cours mondiaux du blé. Ces cours ont déjà amorcé une tendance à la hausse depuis le mois de janvier. Dopés par des craintes liées à la vague de froid qu’a connue l’Europe et aux perturbations climatiques enregistrées en Amérique du Nord. De plus, une réduction des exportations de la Russie et de l’Ukraine n’est pas écartée. S’ajoute le coût du fret qui risque aussi de s’embraser sous l’effet de la hausse du baril du pétrole. Actuellement, il varie entre 300 et 310 dollars pour une tonne de céréales toutes variétés confondues.
Dans ces conditions, le prix de revient de la tonne de blé tendre importée se situerait aux alentours de 2.750 et 3.000 DH, hors droits et taxes. Ce qui dépasserait largement le prix cible fixé à 260 DH/quintal.
A. G.
Édition N° 3736 du 2012/03/08
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