Elections du 25 novembre: Un test pour mesurer la crédibilité des partis politiques

Tous les partis politiques sont actuellement sur le pied de guerre. Objectif: réussir les prochaines législatives qui, à n'en pas douter, constituent le véritable test de cette dernière décennie auquel ils vont être soumis.


Les élections législatives anticipées que le Maroc s'apprête à tenir le 25 novembre, après avoir adopté en juillet dernier une nouvelle Constitution censée rendre ses institutions plus démocratiques, constituent un véritable baromètre pour mesurer la capacité des partis politiques à donner corps aux valeurs véhiculées par cette nouvelle charte fondamentale.

Autant dire que le bon déroulement de ce scrutin constituera une occasion de normalisation définitive de l'opération électorale et de consolidation du choix démocratique tel qu'il est consacré par la Constitution.

Auparavant, les formations politiques doivent réussir plusieurs autres défis, et pas des moindres: mobiliser l'électorat, et pouvoir dégager une majorité gouvernementale à l'issue des élections.

Majorité gouvernementale

Parmi les premiers défis donc, pour les partis, réussir à convaincre les citoyens à aller voter en masse - comme cela a été le cas lors du référendum du 1er juillet dernier qui a connu un taux de participation supérieur à 70% - pour asseoir leur légitimité, et veiller à ce que le scrutin soit transparent.

“Le défi majeur à relever c'est d'immuniser l'opération électorale et de faire prévaloir la légitimité de la représentation démocratique, à travers des élections transparentes et neutres.”

Le politologue Mohamed Darif, cité par la MAP.

Un autre enjeu important, il s'agit de parvenir à dégager une majorité forte au Parlement et un gouvernement solide, responsable et comptable de ses résultats. Et ce d'autant plus que, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution, la nomination du chef de gouvernement se fera sur la base des résultats du scrutin et au sein du parti qui arrivera en tête de ces élections.

Le défi de la mise en œuvre de la Constitution

Et une fois ces défis relevés en amont, il faudra s'attaquer en aval au plus grand pari: il s'agira de donner corps à l'esprit de la nouvelle Constitution. Notamment en termes d'instauration d'un nouveau concept de pouvoir basé sur la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.

Pour ce faire, selon l'universitaire Abdallah Saâf dans une déclaration à la MAP, la prochaine majorité devrait proposer et adopter 28 lois organiques et ordinaires qui seront nécessaires à la mise en œuvre optimale des nouvelles dispositions constitutionnelles.

Développement économique et social

Les nouvelles institutions qui seront issues des prochaines élections auront également comme défi majeur à relever, les nombreuses revendications sociales, surtout les plus prégnantes en rapport avec l'emploi, le logement décent, la justice sociale, etc.

“Ces élections constituent pour la classe politique une opportunité pour sortir de la crise dans une conjoncture marquée par des bouleversements aux niveaux national, régional et international.”

Abderrahim El Meslouhi, secrétaire général de l'association marocaine de science politique.

Et relever le défi du développement économique et social passera nécessairement par la déconstruction des obstacles associés à la corruption, aux privilèges, à la bureaucratie, au corporatisme...

En gros, le Maroc post-législatives attend des gouvernants qu'ils arrivent à instaurer un nouvel ordre socio-économico-politique. Et c'est le principal message!

aufait-MAP
Dernière mise à jour : 02/11/2011 à 09:46