Evolution lente du marché de la viande

La production des viandes rouges a atteint 93.843 tonnes, de janvier à 15 juin, et 45.166 tonnes pour les viandes blanches, en hausse de 5,3% et de 5,1% respectivement.


Malgré une importante évolution dans leurs habitudes de consommation ces dernières années, les Marocains ne mangent pas encore assez de viande, qu'elle soit rouge ou blanche. En fait, le Maroc est parmi les pays où le taux de consommation de viande est le plus faible, comme le prouvent les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui font ressortir que la consommation des viandes est à peine de 680.000 tonnes par an au niveau national.

Ce qui revient à dire que le Marocain consomme en moyenne 22 kg par an. De même, 60% des apports énergétiques proviennent des céréales et 11% du sucre.
De ce fait, le Maroc est encore loin de la moyenne mondiale dans ce domaine. Ce que l'évolution actuelle du marché de la viande n'est pas en mesure de changer dans un horizon proche. Ainsi, la production des viandes a atteint, au 15 juin de l'année en cours, 93.843 tonnes pour les viandes rouges et 45.166 tonnes pour les viandes blanches, soient des augmentations de 5,3% et de 5,1% respectivement. Concernant des viandes rouges, l'évolution de la production est due à hauteur de 90% par l'augmentation de celle bovine et de celle ovine qui ont progressé de 3,5% et de 12,6% respectivement. S'agissant des viandes blanches, on note la hausse de 18,3% de la production du poulet.

Par ailleurs, de janvier 2011 jusqu'au 15 juin dernier, 11.211 génisses pleines ont été importées, soit une hausse de 3,9% et près de 10.000 têtes de veaux d'engraissement ont été importés dont 94% proviennent de France et d'Irlande.
En outre, d'après le ministère de l'Agriculture, le cheptel marocain compte plus de 25 millions de têtes répartis entre bovins (2.8 millions), ovins (17.1 millions), caprins (5.1 millions) et camelins (0.18 millions). Le secteur crée chaque année 1,8 million d'emplois et génère un chiffre d'affaires de 20 milliards de DH par an.
La filière produit 425.000 tonnes de viandes rouges. Ce chiffre devrait atteindre 450.000 tonnes à l'horizon 2014, d'après le ministère qui fait état de l'existence de 179 abattoirs municipaux, 674 tueries rurales, 12 unités de découpe et 35 unités de charcuterie.

Ce marché devra se développer à l'avenir, si l'on met en œuvre les mesures prévues par le Plan Maroc Vert. En fait, en ce qui concerne la filière bovine, la nouvelle stratégie agricole nationale prévoit l'augmentation de l'offre en volume et l'amélioration de la qualité. Objectif : 310 000 t, soit 9 kg/an/habitant à l'horizon 2020. De même, les auteurs de ce plan tablent sur une meilleure accessibilité (prix, distribution) pour les consommateurs.
Pour la filière ovine, l'objectif stratégique est l'augmentation de l'offre en volume et l'amélioration de la qualité. En chiffre, on vise 200.000 t, soit 5kg/an/hab à l'horizon 2020. De même, on prévoit de doubler, tripler les revenus des éleveurs.

Il est également à rappeler que deux axes de développements ont été retenus dans le contrat-programme signé entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) et qui court jusqu'à 2014. Il s'agit du développement de modèles de productivistes, de l'agrégation sociale et de la valorisation des viandes et l'amélioration des conditions concernant l'identification du cheptel et traçabilité. On prévoit aussi la promotion de la consommation et de la qualité, la mise en œuvre de la réglementation régissant la filière viandes rouges et la mise à niveau de la réglementation des abattoirs (12 abattoirs à concéder et 8 privés intégrés).

Viandes blanches
Le secteur des viandes blanches vit actuellement une conjoncture difficile, avec une surproduction à laquelle s'ajoutent les effets de la canicule qu'a connue le Maroc ces dernières semaines et qui ont causé d'importantes pertes aux professionnels. Il est à noter que cette filière permet la création de 98.000 emplois directs et 225.000 emplois indirects. Il génère 21 milliards de DH par an et totalise des investissements de l'ordre de 8,7 milliards de DH par an. Le Maroc produit annuellement 320 millions de poussins et 7,8 millions de dindonneaux. La production de viandes blanches s'élève à 490.000 tonnes en plus de 3,9 milliards d'œufs.




Repères
Infrastructures de production
- Les infrastructures de production de la filière avicole comptent 40 unités de fabrication d'aliments composés, 47 couvoirs de production de poussins de type chair, 4 couvoirs de production de poussins de type ponte
- Le secteur des viandes blanches compte également 5.032 élevages autorisés de poulet de chair, 307 élevages autorisés de dinde, 226 élevages de poules pondeuses, 23 abattoirs avicoles industriels agréés
- Il s'agit aussi de 2 unités d'abattage d'autruche, en plus d'une unité d'abattage de caille, 25 unités de découpe et de transformation et 5 unités de découpe, de production de VSM (viande séparée mécaniquement) et de production de viande congelée.

Publié le : 14.07.2011 | 16h56
Par Lahcen OUDOUD