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Normes: On ne badine plus avec la santé du consommateur
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Normes: On ne badine plus avec la santé du consommateur
-La loi sur la sécurité des produits industriels adoptée
-Elle entre en application le 22 mars 2012
-Deux instruments de veille et de consultations
Désormais, la responsabilité est partagée entre l’importateur et/ou le fabricant et le distributeur. Responsabilité, toutefois, surveillée par un comité dédié
TANT attendue, la loi 24-09 sur la sécurité des produits industriels et services entrera enfin en vigueur le 22 mars courant. Le texte a été publié au Bulletin officiel du 6 octobre et le décret d’application a été adopté par le Conseil du gouvernement du 4 février dernier.
La législation tant attendue est pour le moins salutaire au vu des dégâts que provoquent certains produits importés. Des accidents mortels sont toujours présents dans la mémoire collective. N’a-t-on pas enregistré des cas d’asphyxie occasionnée par des chauffe-eau, dévoilé la présence sur le marché de plaquettes de freins défectueuses, des jouets dangereux, de la peinture toxique ou encore des briquets qui explosent. D’aucuns ont même tenté d’inonder le marché par des bouteilles de gaz vides vieilles de plus d’une décennie.
Désormais, importateurs et producteurs «doivent se conformer scrupuleusement à cette loi en veillant à ne mettre sur le marché marocain que des produits sûrs».
Il s’agit au sens du nouveau texte «de produits qui, dans des conditions d’utilisation normales, ne présentent aucun risque pour les utilisateurs ou, dans une moindre mesure, présentent des risques réduits compatibles avec leur usage». En clair, précise la loi, les opérateurs sont dans l’obligation de respecter la sécurité des personnes, des animaux domestiques, des biens et de l’environnement. On voit bien l’empreinte de certaines législations européennes, notamment celle de la France. Cela concerne tous les produits industriels à l’exception de ceux relevant du champ de réglementations déjà existantes. C’est le cas par exemple des produits alimentaires régis par la loi 28-07.
Il en est de même des médicaments, spécialités pharmaceutiques, fournitures et matériel médical. Mis à part cette catégorie ainsi que les immeubles, il appartient aux industriels et importateurs «d’évaluer le caractère sûr d’un produit». En tenant compte de ses caractéristiques, de son effet sur d’autres produits, de l’étiquetage dont il est muni, des avertissements et des instructions éventuelles se rapportant à son utilisation. Sans oublier aussi les modes de son élimination. Les opérateurs sont tenus également de prendre en considération les catégories d’utilisateurs se trouvant dans des conditions de risque, en particulier les enfants. Les produits qui sont soumis à des normes obligatoires ou réglementations spécifiques ne sont pas exclus du champ l’obligation générale de sécurité.
De manière générale, un produit sûr est celui qui est conforme aux normes nationales et internationales dont les références sont consignées par un règlement. Pour certains produits non encore normalisés, il reviendra à l’administration d’en édicter les exigences de sécurité par voie règlementaire. D’ailleurs, il est à noter que le texte en question remonte à plusieurs années, mais sa mise en application s’avérait difficile, faute de normes obligatoires. Aujourd’hui, le terrain se trouve balisé avec la loi 12-06 du 11 février 2010 (déjà en vigueur) portant sur la normalisation, la certification et l’accréditation. Celle-ci a fait éclater l’ancienne direction de la normalisation, de la recherche de la qualité du ministère du Commerce et de l’industrie en deux entités: le Conseil supérieur de normalisation, de certification et d’accréditation (CSNCA) et l’Institut marocain de normalisation (IMANOR), tous les deux dotés de l’autonomie juridique et financière.
Le premier, composé de représentants de l’Etat, des associations professionnelles et des organismes de certification, est chargé d’assister le gouvernement dans la définition de sa politique de qualité. Quant à l’Imanor, il est chargé de codifier les normes, marques, labels ou certificats de conformité. Cet organisme à vocation technique est le garant du respect de tous ces critères de sécurité et de qualité.
Avec ce dispositif, le rythme de production des normes marocaines va s’accélérer. Actuellement, entre 700 et 800 normes sont produites par an, ce qui est en phase avec les objectifs du ministère du Commerce et de l’industrie. Pour l’heure, le Maroc dispose de 9.700 normes dont 2.530 sont en convergence avec l’Union européenne, ce qui fait du pays un partenaire éligible aux accords de reconnaissance mutuelle. C’est à ce titre que dès 2013, les produits marocains normalisés pourront entrer dans les pays de l’UE sans autre forme d’accréditation que celle d’Imanor.
Veille
POUR ce qui est de la veille au niveau du marché local, la loi 24-09 a prévu la mise en place de deux instruments: un comité de veille et une commission consultative. Le comité de coordination et de surveillance est constitué de tous les ministères et établissements publics concernés. Il est chargé d’émettre des avis sur les arrêtés et décisions administratives. Mais aussi d’évaluer la conformité des normes. Il est placé sous la présidence du ministre du Commerce et de l’industrie. Placée sous la présidence d’un magistrat de l’ordre judiciaire, la commission consultative est, quant à elle, composée de représentants des associations de consommateurs, de la CGEM, de la Fédération des chambres de commerce et d’experts. Elle peut aussi s’adjoindre des représentants des ministères ou toute autre personnalité dont le concours est jugé nécessaire.
A. G.
Édition N° 3733 du 2012/03/05
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