Risque-pays La notation Maroc reste inchangée

- Les conclusions du dernier rapport Coface
- 7 pays émergents reclassés
- La Grèce et Chypre dégradés


La situation au Maroc n’inquiète pas… pour l’instant. C’est du moins ce qui ressort des conclusions du dernier rapport Coface sur le risque-pays. Les organismes d’assurance crédit et de notation des risques pays ont reconduit la note du Maroc. Au lendemain des évènements et manifestations survenus au Moyen-Orient, au Maghreb ou encore en Europe… certains pays font état d’attention très particulière. Il s’agit pour ce deuxième trimestre passé de la Grèce et le Bahreïn. Impossible donc de rester indifférent face à de tels évènements.
Si les méthodes diffèrent d’un organisme à un autre, l’objectif reste le même. La préoccupation majeure consiste à protéger le client tout en mesurant les risques politiques, commerciaux et ceux liés au climat des affaires.
En tout cas, le Maroc tire bien son épingle du jeu. Non seulement sa note est restée inchangée, mais il fait l’objet de commentaires assez positifs. Les dernières manifestations et l’attentat de Marrakech, l’effet 20 février… n’ont finalement pas terni son image politique ou économique. De plus, les réformes politiques annoncées par le Souverain et la nouvelle Constitution qui vient d’être votée… sont autant d’éléments qui ont eu un effet positif.
Le Maroc conserve ainsi sa note A4 décernée par Coface tant pour l’environnement des affaires que pour le risque pays. Une note qui juge les perspectives politiques et économiques légèrement fragiles. Idem pour l’environnement des affaires qui est jugé susceptible d’affecter les comportements de paiement. Un niveau somme toute «acceptable» pour Coface. Pareil du côté du belge Ducroire qui maintient le risque politique à 2 sur 7 et le risque commercial à B (sur une échelle allant de A à C).
Globalement, ce sont les perspectives économiques et politiques incertaines qui sont de nature à perturber le comportement de paiement et par la suite la notation d’un pays.
Et c’est le cas du Bahreïn qui s’est vu déclasser sa note de A3 à A4. Le pays s’inscrit dans le contexte du Printemps arabe dans lequel l’efficacité du gouvernement est mise à mal par un fort ressentiment de la population à l’égard du pouvoir. «Si le pays demeure au-dessus de la moyenne des émergents, Coface note néanmoins une forte détérioration de l’accessibilité des données financières». Curieusement, la notation de la Libye n’a pas accusé de dégradation. La Jamahirya s’est vu accorder une note C pour le rating du pays et un D à l’environnement des affaires. Autrement dit, des perspectives économiques et politiques très incertaines et un environnement des affaires comportant de nombreuses lacunes.
Idem pour la Grèce et Chypre qui s’offrent les plus mauvaises notes de l’Europe. Les notes environnement des affaires de la Grèce et de Chypre sont déclassées à A3. Une évaluation qui les place parmi les pays les plus mal notés de l’Union européenne (UE). Ainsi, seules la Roumanie et la Bulgarie (A4) sont moins bien notées. «Coface y constate un accès difficile aux données financières et une détérioration du comportement de paiement des entreprises, ce qui laisse augurer des difficultés accrues en matière de recouvrement de créances», analyse-t-on auprès de Coface. Pis encore, Chypre se distingue par un système bancaire opaque.
La Grèce (B) et Chypre (A4) voient leur note risque-pays également diminuée d’un cran. Une dégradation qui confirme l’impact de la crise souveraine grecque sur les entreprises de ce pays. Celles-ci souffrent de l’austérité budgétaire et pourraient subir des retards de paiement de la part de l’administration. «Le risque chypriote augmente en raison de l’exposition de son secteur bancaire au risque grec», expliquent les analystes de Coface.
Un peu plus loin, 3 pays de l’Europe centrale voient leurs notes «environnement des affaires» s’améliorer. Il s’agit de la Pologne (de A3 à A2), la Lituanie (de A3 à A2) et de la Macédoine (de C à B). «Ces pays ont en commun une amélioration de l’accès aux données financières des entreprises».
En Afrique et en Amérique latine, Coface relève des progrès en matière de fiabilité financière. Le français a en effet amélioré d’un cran (à A4) la note environnement des affaires de la Colombie, qui se positionne au-dessus de la moyenne des pays émergents et au premier rang de l’Amérique latine en matière d’accessibilité et de fiabilité des données financières. Pareil en Afrique. Trois pays bénéficient d’une amélioration de leur note «environnement des affaires». Il s’agit du Ghana (de C à B), du Mozambique et de la Tanzanie (tous deux passés de D à C). Pour ces pays, les progrès réalisés en matière de lutte contre la corruption justifient en partie l’amélioration de la note.

Pays émergents: Une croissance de 5,7%
«Le rythme de croissance des pays émergents restera soutenu dans les pays émergents», analysent les économistes de Coface. Une croissance à hauteur de 5,7% contrairement aux pays avancés. Ces derniers afficheront une croissance de 1,8% en 2011. En effet, la bonne santé des pays émergents est due en partie aux améliorations du climat des affaires.


Édition N° 3573 du 2011/07/14
M. Az