Référendum La nouvelle Constitution plébiscitée

- 98,5% des suffrages exprimés
- Soutien à l’international
- Le rôle des partis politiques


Un véritable plébiscite. Les résultats du référendum du 1er juillet ont confirmé l’élan populaire en faveur de la nouvelle Constitution. Le taux de participation a atteint 73,46%. Le nombre d’électeurs qui se sont prononcés en faveur de la nouvelle loi fondamentale a dépassé 9, 6 millions sur un total de votants de plus de 9,8 millions atteint, soit 98,50% des suffrages exprimés. Ceux qui ont voté contre la nouvelle Constitution sont au nombre de 146.718. En tout cas, ils avaient accès aux médias publics au même titre que les partisans du oui. C’est une leçon en démocratie qui n’existe pas partout.
Sur le taux de participation, les craintes qui s’étaient fait sentir, surtout après le mauvais score obtenu par les dernières élections législatives (37%), se sont révélées infondées. Un pareil taux (73,46%) même un jour de canicule et de départ en vacances est un record.
Il serait bien entendu tentant pour certains d’analyser exclusivement la moitié vide du verre, c’est-à-dire de considérer que le taux d’abstention renforce les partisans du non ou du boycott. Une certitude en revanche: il n’y a pas eu d’intervention de l’administration contrairement au passé, même les partis de gauche le confirment. Le référendum de cette année a été marqué par l’arrivée de nouveaux électeurs, autrefois privés du droit de vote comme les policiers, les militaires, les forces auxiliaires et la communauté marocaine à l’étranger.
Qu’importe, l’impact de cette opération référendaire a dépassé les frontières du pays. Des puissances internationales comme la France, les Etats-Unis ou encore l’Espagne ont salué "la marche démocratique entreprise par le Maroc pacifiquement et dans le dialogue». Elles citent volontiers le Maroc comme un modèle à suivre. Et pour cause, la nouvelle Constitution a été faite pour la première fois totalement par les Marocains, via la Commission consultative présidée par Abdeltif Menouni. Si tout le monde a mis en relief ses nombreux apports dans l’architecture institutionnelle, avec la séparation des pouvoirs, le renforcement des attributions du chef du gouvernement et du Parlement, il reste une inconnue. La loi fondamentale approuvée, la prochaine étape se mesure à la volonté de concrétiser son contenu pour mieux accompagner les attentes de la population. Et les regards se tournent vers les partis politiques. Aujourd’hui, ils doivent réunir leurs bureaux politiques pour procéder à une véritable évaluation des résultats du référendum. Il s’agira aussi de concevoir un business modèle pour accompagner la mise en œuvre de la nouvelle Constitution. Le feront-ils? On verra dans les prochaines semaines. En tout cas, la campagne référendaire avait donné un avant-goût. Toutes les formations politiques qui comptent s’étaient engagées dans la bataille en faveur du oui. Mais de l’avis de beaucoup d’observateurs, les partis qui ont le plus mouillé la chemise et mobilisé les troupes à travers le pays sont incontestablement l’Istiqlal et le PJD.


Le premier, et c’est de notoriété publique, est une véritable machine électorale. Avec ses organisations parallèles et sa forte implantation régionale, le parti de Abbas Al Fassi est rodé à ce genre d’exercice. Le deuxième a défendu, sans ménagement, la nouvelle Constitution. Personne ne viendra douter de son patriotisme, notent des politiques qui s’attendent à ce que la formation de Abdelillah Benkirane soit récompensée dans les prochains mois. Le RNI, même avec son mauvais départ à Casablanca, a pu se rattraper avec des meetings dans plusieurs régions et qui attiraient les foules.
Deux petites formations se sont distinguées par leur mobilisation et le poids de leur argumentation. Il s’agit du Parti travailliste de Abdelkrim Benatiq et du PPS de Nabil Benabdallah. Même avec peu de moyens, ils ont mené des campagnes avec panache.
D’autres partis politiques ont visiblement calé. C’est le cas de l’USFP qui n’arrive plus à attirer les foules. Même ses ténors les plus aguerris peinaient à remplir de petites salles. Fathallah Oualalou n’a pu attirer que 100 à 150 personnes à Rabat, pourtant son fief et dont il est le maire. Le PAM n’a pas brillé non plus.
Édition N° 3565 du 2011/07/04
M. C.