Loi organique de la chambre des représentants : Le mouvement féministe tient à la parité

Deux mois presque nous séparent des prochaines échéances électorales et la bataille du mouvement féministe se poursuit toujours avec acharnement pour une représentation très élargie au sein de la coupole. Pratiquement chaque semaine qui passe, on assiste à des meetings organisés tous azimuts, des sit-in observés chaque jour, des procès symboliques. Par de telles manifestations, les femmes veulent adresser un message clair à tous les responsables : " mamfakinche". Pour elles, la nouvelle Constitution a été vidée de son véritable contenu, celui d’instaurer une parité entre les deux genres. Et le plus grave, c’est qu’on accuse des milieux au sein du Parlement qui affichent une certaine résistance et font pression pour ne pas donner suite aux revendications des femmes, nous déclare un responsable qui a requis l’anonymat. Bref, « il s’agit d’un parti dont on comprend pas les motifs de sa position et qui figure dans le gouvernement actuel », ajoute la même source.
Bref, le mouvement féministe accuse le « gouvernement de ne pas tenir ses engagements, voire de violer les dispositions de la loi suprême du pays », comme le souligne Khadija Rebbah, coordinatrice pour la démocratie de parité. « Le compromis entre les partis politiques et le ministère de l’intérieur ne sert nullement la cause féminine », et de souligner que cela « n’empêche pas qu’il existe des partis qui défendent notre cause au sein du Parlement, comme l’USFP, le PPS et autres… ». Mais que reprochent réellement les femmes au gouvernement ? En fait, la loi organique de la chambre des représentants est le point de discorde entre les deux parties. « Cette loi ne contient pas de mécanismes bien définis pour élargir la représentation des femmes dans le Parlement et s’est limitée seulement à la liste nationale », martèle Khadija Rebbah. Notre interlocuteur souligne aussi que la raison recommande d’adopter une liste nationale consacrant 90 sièges aux femmes, soit 22% des députés et de renforcer cette mesure par un taux de pas moins de 10% de candidates de femmes à la tête de listes électorales au niveau local », estime-t-elle. Pour Rebbah, l’Etat doit réfléchir à d’autres mécanismes, si on veut promouvoir la condition de la femme. Et les solutions ne manquent pas, comme par exemple l’instauration de listes électorales alternées ou mixtes, conclut-t-elle.
Soulignons dans ce sens que le Maroc est en perte de vitesse par rapport à d’autres pays africains quant à la représentation de la femme dans l’arène politique (Mauritanie22, 15 Rwanda, 49% Mozambique38%...) Bref, le Maroc se situe au-dessous de la moyenne du contient africain.

Écrit par Khalid Darfaf
AL BAYANE 28/09/2011