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Dette publique L'endettement maîtrisé et soutenable
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Dette publique L'endettement maîtrisé et soutenable
Jusqu'à la fin de l'année 2010, l'endettement du Trésor se situait encore à un niveau confortable. L'encours de la dette a atteint 384.4 milliards de DH contre 345,2 milliards de DH en 2009, soit une hausse de 11,2%. Le ratio d'endettement, quant à lui, s'est établi à 49,3 % contre 46,9% du PIB une année auparavant. Ce qui place le Maroc au rang des pays épargnés jusque-là par la crise de la dette qui ravage la zone euro depuis un an.
Pour rappel, au terme de l'année 2010, la situation des finances publiques s'est soldée par un déficit budgétaire de 35,2 milliards de DH ou 4,5% du PIB. Une partie de ce déficit a pu être financée sur le marché intérieur. Ainsi, malgré la baisse structurelle de la liquidité bancaire, les levées du Trésor ont atteint un volume record de 101,1 milliards de dirhams contre 72,9 milliards de dirhams en 2009, soit une progression de 39%. Par type de maturité, d'après le rapport annuel de la dette publique (produit par la direction du Trésor et des finances extérieures), les titres à 10 ans se sont accaparés la plus grande part avec 85% des émissions réalisées sur le segment long, suivi des titres à 15 ans (10%) et des titres à 20 ans (5%)». La répartition trimestrielle des souscriptions du Trésor sur le marché des adjudications traduit, à l'image de chaque année, la structure des besoins de financement du Trésor qui sont en général relativement élevés vers le début et la fin de chaque année. En termes de coût, le Trésor s'est financé à des conditions favorables profitant ainsi de la baisse des taux demandés qui a caractérisé le marché des adjudications au cours des trois derniers trimestres de l'année.
Dans le cadre de la stratégie de financement du Trésor basée sur l'arbitrage entre les ressources internes et externes, le Maroc a émis en septembre 2010 un emprunt obligataire de 1 milliard d'euros sur le marché financier international. Cette émission, d'une maturité de 10 ans, a été assortie d'un spread de 200 points de base et d'un coût de financement très favorable avoisinant 4,57%. Les deux agences de notation Standard & Poor's et Fitch Ratings ont attribué à cette émission des notations dans la catégorie «Investment grade». Le ministère des Finances estime que cette opération a globalement permis d'atteindre les objectifs qui lui ont été assignés (établir un nouveau benchmark, améliorer le profil du portefeuille de la dette extérieure, éviter l'effet d'éviction du secteur privé, améliorer la liquidité de la dette marocaine sur le marché international et élargir et diversifier la base des investisseurs internationaux). La structure par terme résiduel de la dette du Trésor fait ressortir la prédominance du moyen et long termes qui représentent, à fin 2010, près de 82% de l'encours total de cette dette, contre 76% l'année précédente.
L'encours de la dette à taux fixe représente près de 92% de l'encours global, en hausse de 2 points par rapport à 2009. Par devise, le portefeuille de la dette du Trésor reste dominé par la dette libellée en dirhams. En effet, quoiqu'en légère baisse par rapport à 2009, la part de la dette libellée en dirhams s'est établie à 75% en 2010 contre près de 77% en 2009. Concernant le portefeuille de la dette extérieure, l'évolution de sa composition par devises a été caractérisée durant les 10 dernières années par le renforcement de la part de la dette libellée en Euro au détriment de celle en $US et en Yen japonais. L'objectif étant de faire converger la structure dudit portefeuille vers celle du portefeuille repère «Benchmark» (75/80% en Euro et 15/20% en dollar US et devises qui lui sont liées) susceptible d'atténuer l'exposition au risque de change et de minimiser l'impact des fluctuations des cours des différentes devises sur le stock et le service de cette dette.
La France, premier créancier du Maroc
L'encours de la dette extérieure publique à fin 2010 s'est élevé à près de 173,4 milliards de DH, en hausse de 14%. Parmi les principaux bailleurs de fonds multilatéraux, la BAD est pour la 2e année le premier créancier du Maroc avec 28% de la dette multilatérale, devant la BIRD qui détient 24% de ladite dette et la BEI avec 22%. S'agissant de la dette bilatérale (68,4 milliards de DH), la France constitue le premier pays créancier avec 32% de cette dette, suivie du Japon avec 17% et de l'Espagne avec 9%. Par débiteurs, le Trésor détient 53% du total de la dette extérieure publique et demeure le principal emprunteur avec un encours de 92,3 milliards de DH. Pour sa part, la dette des établissements et entreprises publics (EEPs) constitue 47% de la dette extérieure publique avec un encours de 82,1 milliards de DH. Elle est détenue principalement par l'ONE avec 25,9 milliards de DH, Autoroute du Maroc (18,6 milliards de DH), l'ONEP (8,0 milliards de DH), l'ONCF (5,7 milliards de DH) et la RAM (5,4 milliards de DH).
Repères
Indicateurs 2010:
* Dette du Trésor : 384,4 MM DH, soit 49,3% du PIB
* Dette intérieure : 292,1 MM DH, soit 37,5% du PIB
* Dette extérieure : 92,3 MM DH, soit 11,8% du PIB
Par Wadie El Mouden
Publié le : 20.08.2011 | 16h38
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