Gaz butane: «Une pénurie artificielle» Entretien avec le président du GPM

• Pas d’impact de la hausse du carburant.
  
  • 14% de plus sur les charges est exagéré.

- L’Economiste: Les dépositaires de gaz brandissent la menace de grève, les consommateurs y voient le risque de pénurie à la veille de Ramadan. Quelle est la situation aujourd’hui?
-Adil Zyadi: Le Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) est intervenu pour corriger et rectifier cette information relayée. La réalité est qu’il n’y a aucune pénurie de gaz. Les sociétés de distribution ont réalisé les importations nécessaires pour couvrir les besoins des consommateurs en cette période particulière de forte consommation. Les produits sont disponibles dans les terminaux de stockage et centres d’emplissage…

- Le risque se situerait plutôt chez les dépositaires qui menacent de lever le pied?
- Là aussi j’ai tendance à croire que c’est un risque amplifié. S’il y avait vraiment risque comme vous semblez le laisser entendre, nous, distributeurs, serions les premiers informés. Les dépositaires représentent nos marques. Ils ont une relation commerciale contractuelle avec le GPM. Ils ont donc des obligations vis-à-vis du groupement. Nous avons des conventions qui leur confèrent un certain nombre d’avantages. Pour cela, et pour bien d’autres raisons, nous entretenons des liens étroits.
- Que faites-vous face à la menace de grève de certains distributeurs?
- Nous discutons de tous les problèmes communs liés à nos métiers. Au moment où je vous parle, je peux vous garantir qu’aucune menace de pénurie ne plane sur le gaz. La situation est amplement maîtrisée, même si quelques-uns des 500 dépositaires menaceraient de faire grève.

- C’est tout de même difficile de mettre tout ce monde d’accord?
- Justement. Mais, c’est aussi un avantage que de ne pas avoir affaire à un seul dépositaire ou groupement de dépositaires. Cette diversité d’offres est une garantie pour le marché et les pouvoirs publics.

- Mais cette tentative de fronde a des allures de chantage…
- Mais sans exagérer non plus. On sait que depuis quelques années, les dépositaires attendent des mesures en réponses à leurs revendications déposées auprès du ministre de l’Energie…

- Finalement, le problème est antérieur à la dernière hausse des carburants?
- Effectivement, la hausse des carburants n’est qu’un problème supplémentaire à leurs revendications. Mais là aussi, parler d’une augmentation de 14% de leurs charges est à mon avis exagéré.

Affaires gigognes
La polémique sur l’éventuelle pénurie du gaz a fait ressurgir de nombreuses interrogations. L’on parle notamment de la qualité, de la quantité voire de la sécurité des bonbonnes. «Ce n’est que des rumeurs comme toutes les rumeurs, celles-ci sont encore plus fausses», Adil Zyadi estime que les sociétés pétrolières et les dépositaires évoluent dans des structures très organisées et bien contrôlées d’abord par les sociétés elles-mêmes. Il y a toute une chaîne de traçabilité, de l’emplissage à la balance jusqu’au contrôle qualité et sécurité des bouteilles.



Propos recueillis par
Bachir THIAM
Édition N° 3821 du 2012/07/06[list][*][list][*]