Conférence africaine sur le bien-être Pour une meilleure qualité de vie

Le HCP et l'OCDE organiseront conjointement, en avril prochain à Rabat, une Conférence africaine sur la mesure du bien-être et du progrès social.


«Les pays doivent lutter contre l'accentuation des inégalités au moyen de politiques qui limitent l'écart de revenus entre riches et pauvres et stimulent la croissance économique», affirme l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dans un communiqué publié récemment.
A l'image d'autres organisations, l'OCDE mesure d'ordinaire le niveau de vie matériel des pays membres par leur Produit intérieur brut (PIB) et l'évolution de celui-ci. Or, il est évident que les gouvernants ne s'intéressent pas seulement au PIB mais tentent améliorer le bien-être global des citoyens en tenant compte d'autres facteurs tels que la redistribution des richesses et la qualité de l'environnement.

Le Maroc suit également cette tendance qui vise à réduire les inégalités sociales. C'est pour cette raison que le Royaume abritera, en avril prochain à Rabat, une Conférence africaine sur le bien-être. Cette Conférence organisée par le Haut commissariat au plan (HCP) en partenariat avec le conseil de développement de l'OCDE sera consacrée à la mesure du bien-être et devrait donner lieu à un rapport conjoint qui sera présenté en novembre prochain à New Delhi lors du Forum international sur la statistique et le développement. «Cette Conférence représente une suite à celle qui a déjà eu lieu en avril 2011 et qui réunissait un panel d'experts, de responsables régionaux et de chercheurs sur la cohésion sociale en Afrique. Cette rencontre avait pour but de préparer le terrain à la conférence qui va avoir lieu en avril prochain. Celle-ci aura pour but de partager les expériences sur le progrès social et le bien-être au niveau de l'Afrique, ce qui permettra de donner lieu à un rapport régional qui sera présenté en novembre 2012, lors du Forum international sur la statistique et le développement. Ce Forum est organisé tous les deux ans par l'OCDE», souligne Abderrahmane Houach, chef du cabinet du Haut commissaire au plan, joint par nos soins au téléphone. En effet, la Conférence sur la cohésion sociale qui a eu lieu en avril 2011 se présentait comme un séminaire d'une journée dont le but est d'identifier les principales questions politiques que soulèvent la cohésion sociale et une politique de celle-ci en Afrique.

Cet événement s'est inscrit dans le cadre de la préparation du 4e Forum mondial de l'OCDE sur la mesure du progrès des sociétés qui se tiendra en Inde, en automne 2012.
«Le bien-être constitue tout ce qui touche aux conditions de vie des habitants. En Afrique, il est particulièrement important parce qu'il reflète des défis majeurs comme la sécurité, l'emploi, le logement, l'éducation, l'environnement, l'alimentation… Au Maroc, une enquête menée par le HCP est en cours de réalisation, elle vise à mesurer le bien-être, cependant aucune statistique n'est pour l'heure disponible. Les résultats de cette enquête seront présentés lors de la Conférence africaine en avril 2012», indique M. Houach.

Hormis la conférence qui s'est tenue en avril 2011 à Rabat, l'OCDE a également organisé une autre rencontre en octobre dernier à Paris, sur le thème «Deux ans après le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi : quelles mesures du bien-être et de la soutenabilité».
Cette Conférence, à laquelle à pris part le HCP et qui avait pour objectif de dresser l'inventaire des initiatives et des réflexions actuelles liées au développement des nouvelles mesures du bien-être et du progrès social, a été l'occasion pour le Maroc de présenter les avancées en matière d'outils et d'indicateurs statistiques développés par le Haut commissariat pour la mesure du bien-être et du progrès social, tout en appelant à plus d'aide au renforcement des appareils statistiques dans les pays en développement.
En effet, s'exprimant lors de la 3e session de cette rencontre autour du thème «Mesurer le bien-être dans les pays en voie de développement», Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au plan, avait évoqué
à cette occasion le modèle de croissance de l'économie marocaine.

Nouveau paradigme du développement
Les nouvelles recherches menées à l'OCDE démontrent que les réformes du marché du travail, les systèmes de prélèvements et de transferts et une éducation de qualité peuvent avoir un double dividende : doper le PIB tout en réduisant les inégalités de revenu. D'où l'importance de la cohésion sociale. Selon l'Organisation, les manifestations de protestation récentes à travers le monde entier suggèrent qu'un modèle de développement fondé essentiellement sur la croissance n'est pas soutenable s'il ne peut garantir davantage d'inclusion sociale, une plus grande participation citoyenne et un socle minimal de valeurs et d'objectifs communs. «Le creusement des inégalités est l'un des principaux risques pesant sur notre prospérité et notre sécurité futures. Le principal enjeu auquel les pouvoirs publics sont donc confrontés, aujourd'hui, est de mettre en œuvre des réformes qui relancent la croissance, remettent les individus au travail et réduisent l'écart grandissant entre les revenus», souligne le chef économiste de l'OCDE, Pier Carlo Padoan, dans un communiqué publié par l'OCDE le 23 janvier dernier.

Repères
Des experts et des chercheurs
Un grand nombre d'experts, de responsables, de chercheurs, ainsi que des représentants de divers centres de recherche internationaux et régionaux prendront part à la Conférence africaine sur le bien-être en avril prochain.
OCDE
L'Organisation de coopération et de développement économique a été créée en 1961 et siège à Paris. Elle compte aujourd'hui 34 pays membres pour un budget de 342 millions d'euros.


Par Hafsa SAKHI
Publié le : 31.01.2012 | 14h34