Nouveau gouvernement L’organigramme définitif ce vendredi

-Le Souverain a reçu Benkirane mercredi
-Création d’un vice-chef de gouvernement, sorte de numéro 2 de l’exécutif
-La majorité planche sur la déclaration de politique générale


LA réunion des patrons de la majorité, jeudi, n’a pas permis de boucler totalement l’organigramme du prochain gouvernement. Abdelillah Benkirane, Abbas El Fassi, Mohand Laenser et Nabil Benabdallah se sont donné rendez-vous pour ce vendredi à 19 heures. Ils comptent le finaliser à l’occasion de cette rencontre. Benkirane s’est mis d’accord avec ses alliés politiques de poursuivre les consultations jusqu’à l’annonce définitive du nouveau gouvernement. Sur la possibilité d’une annonce de la composition mardi prochain, Benkirane s’est dit qu’il serait un homme heureux si cela se produisait.
Auparavant, le chef de gouvernement désigné a rencontré le Souverain à Rabat mercredi. Il s’est abstenu de divulguer le contenu de l’audience royale. Abdelillah Benkirane s’est contenté de souligner que ce n’était pas à lui de communiquer sur cette question. L’après-midi de jeudi, il a réuni le secrétariat général de son parti pour aborder toutes ces questions. A l’heure où nous mettions sous presse, l’état-major du PJD était toujours en réunion. En tout cas, ce n’est pas encore fini. Après cette épreuve de l’architecture du gouvernement, viendra l’étape difficile des noms à mettre à la tête de chaque ministère. Abdelillah Benkirane a été catégorique: la question des noms des candidats à la ministrabilité n’a pas été abordée. Pour lui, il est impensable de discuter la liste des ministres lorsqu’on n’a pas encore tranché l’organigramme du gouvernement. Il a démenti avoir décidé des noms de certains ministres. La seule exception a concerné le président de la Chambre des représentants, après un accord des partis de la majorité pour confier ce poste à l’Istiqlal.
En tout cas, Abdelillah Benkirane compte proposer Abdelkader Baha comme ministre d’Etat, vice-chef de gouvernement, une sorte de numéro 2 de l’exécutif. Abdelkader Baha, ancien député et chef du groupe parlementaire du PJD, a l’oreille de Benkirane. Certains de ses camarades vont jusqu’à le comparer à «la boîte noire» du nouveau chef de gouvernement pour évoquer leur proximité et la confiance mutuelle.
En attendant, la charte d’honneur de la majorité est en cours de finalisation. En principe, elle sera également proclamée ce vendredi. Ce document, qui concerne les partis politiques et non le gouvernement, comme le précise un membre du bureau politique du MP, porte sur les grands principes d’application de la nouvelle Constitution, le renforcement de l’Etat de droit et la gouvernance démocratique. A la clé, le respect des libertés individuelles, les acquis en matière des droits de l’homme et du statut de la femme.
Cependant, un chantier est lancé en parallèle et qui aura une importance capitale dans les prochaines semaines. Il s’agit de la préparation de la déclaration de politique générale. Une commission, qui planche sur ce dossier, a tenu une première réunion mercredi dernier. Ses membres doivent se revoir ce vendredi. Ils sont chargés d’élaborer un programme commun aux quatre formations qui composent la majorité. Chaque parti a désigné deux de ses représentants, soit un total de 8 personnes. Ainsi, le PJD est représenté par Abdallah Baha, secrétaire général adjoint du parti, et Mustapha Al Khalfi, directeur d’Attajdid et un des rédacteurs du programme électoral du PJD. L’Istiqlal a délégué deux ministres sortants: Nizar Baraka et Mohamed Saâd Alami. Le Mouvement populaire a dépêché Abdeslam Maâninou et Lahcen Haddad, membres du bureau politique. Quant au PPS, il est représenté par Abdel Ahad Fassi Fihri et Abdeslam Saddiki, membres du bureau politique et auteurs du programme économique du parti.
Lors de sa première réunion, cette équipe s’est mise d’accord sur la méthodologie de travail et le deadline pour la remise de la copie. En principe, tout doit être bouclé avant dimanche de la semaine prochaine. Elle doit travailler sur les programmes des quatre partis de la majorité pour dégager les points de convergence mais aussi les fondamentaux de chacun. Ce qui a poussé Abdeslam Saddiki à qualifier cette démarche de «révolutionnaire dans la pratique gouvernementale. Par le passé, le Premier ministre venait avec un programme», note-t-il. Les membres de cette commission vont également recueillir les attentes des opérateurs économiques, des partenaires sociaux et de la société civile. L’objectif est d’intégrer leurs propositions dans le programme commun du gouvernement.

Mohamed CHAOUI
Édition N° 3679 du 2011/12/16