Mezouar au Club de L’Economiste Compensation: Le ciblage s’impose

-Cette charge est estimée entre 40 et 45 milliards de DH en 2011
-Il faut prendre exemple sur le Brésil ou l’Iran .



LE déficit de la balance commerciale, celui de la balance des paiements ou encore la flambée de la compensation continuent d’alimenter les inquiétudes. Compte tenu de l’impact des coûts des matières premières, le déficit commercial devrait atteindre 180 milliards de DH même si le taux de couverture se stabilisera autour de 48%. Dans ce contexte, il faut noter une progression entre 18 et 20% des exportations qui n’arrive toujours pas à combler la croissance (entre 20 et 22%) des importations suite à la flambée des matières premières. «Nous avons tout de même quelques bons signaux, des importations, produits et de matières qui sont liés à l’investissement, qui progressent de 13 ou 14%», soutient le ministre.
Sur le déficit du compte courant, l’année devrait s’achever sur une contre-performance comprise entre 4 et 4,5 points du PIB. Dans ce contexte, «la compensation va nous prendre entre 40 et 45 milliards de DH additionnés aux 13,5 milliards de DH de l’augmentation de la masse salariale», prévoit-il. «Le ciblage devient donc une priorité pour résoudre ce problème», poursuit-il. Pour ce faire, il propose d’agir dans un premier temps sur les foyers de grande pauvreté en leur consacrant un pourcentage de ce qui est alloué à la compensation pour initier le ciblage direct afin de renforcer leur dignité. «Cela permettra de maintenir un niveau de compensation des prix qui préserve l’équilibre social et aidera à la sortie de la pauvreté absolue», indique-t-il. Pour cette réforme, deux pays sont cités pour exemple, le Brésil et l’Iran. Le premier applique déjà le ciblage direct depuis plusieurs années et le second a mis en place un système de subventions des plus pauvres en mettant à leur disposition de l’argent avant d’entamer la réforme. En même temps, Mezouar appelle la prochaine équipe dirigeante à entamer un travail pédagogique pour expliquer aux classes moyennes qu’il faut obligatoirement sortir de ce schéma. Attention, prévient-il, les choses ne vont pas se faire d’un coup. «Nous allons y aller progressivement». L’objectif est de parvenir à préserver les équilibres. Toujours est-il, l’opinion publique peut reprocher à Mezouar, comme au reste du gouvernement sortant, l’absence de résultat sur cette réforme.

M. A. B.
Édition N° 3652 du 2011/11/04

Un gouvernement qui n'a pas pris au sérieux ses engagements envers la classe défavorisé du pays ; alors à quoi bon doit il retourner à la gouvernance ....