Record en vue de la production sucrière

- 3, 6 millions de tonnes en cours de traitement
- 52.650 ha de betterave et 4.800 de canne emblavés


La campagne sucrière pourrait battre un nouveau record cette année. Selon le groupe Cosumar, elle devrait déboucher sur une production globale de l’ordre de 3,6 millions de tonnes dont 2,8 de betterave et environ 720.000 tonnes de canne à sucre. Par rapport à la saison précédente, le surplus de production atteindrait 400.000 tonnes.
Pour le moment, la transformation est plus ou moins avancée selon les régions. Le volume traité au 20 juillet représente en moyenne 75% de l’ensemble de la production. Les prévisions des professionnels tablent sur un volume représentant 40 à 45% de la consommation nationale. Ce qui est une performance dans le contexte de hausse des cours qui caractérise actuellement le marché mondial. (Voir notre édition du mercredi 20 juillet 2011).
Au total, 52.650 hectares de betterave et 4.800 ha de canne à sucre seront récoltés. Et, les rendements moyens réalisés sont respectivement de l’ordre de 61/tonnes/ha et de 65 tonnes. Avec des pics qui atteignent 70 tonnes pour la betterave et 69 tonnes/ha pour la canne à sucre. Ces performances s’expliquent selon les professionnels par les avancées réalisées dans les divers domaines de la conduite des cultures. Pour la présente campagne, les semences à haut rendement (mono germe) ont concerné 70% des superficies emblavées contre 40 en 2009/10 et à peine 16% la saison précédente. Celles-ci ont été réalisées mécaniquement à hauteur de 75%. Les semis précoces et mécanisés ne sont pas en reste. Ils ont été pratiqués sur plus de 80 % des superficies emblavées. Une augmentation a été aussi constatée au niveau des surfaces réservées à la canne à sucre dont la superficie occupée a augmenté de 40%, selon le dernier rapport de l’Association des producteurs sucriers (APS). La bonne pluviométrie a été aussi au rendez-vous dans toutes les régions. Mieux encore, la situation actuelle des réserves des barrages sécurise la production des plantes sucrières, pour les 2 années à venir.
En somme, rappellent le professionnels, ces indicateurs reflètent l’état d’avancement du contrat programme dont l’objectif est d’assurer la couverture de 55% de la consommation nationale du sucre. Celle-ci ayant atteint 1,2 million en 2010, augmente tous les ans de 2% soit 25.000 à 30.000 tonnes.
Or, des limites existent quant au développement des superficies surtout de canne à sucre plus compétitive en termes de coûts par rapport à la betterave. Mais l’interprofession se veut rassurante «Un gain de production de 20% est à portée sur la même superficie couverte actuellement par les plantes sucrières. Aujourd’hui, la moyenne de production se situe entre 7 et 8 tonnes de sucre à l’hectare. L’objectif est de la porter à terme, à 10 tonnes/ha. Et c’est réalisable, dans la mesure où des pics de 12 et 13 tonnes/ha sont déjà atteints dans le périmètre du Moulouya (Oriental). En attendant, le revenu brut qui traduit la valeur moyenne de la production à l’hectare a sensiblement augmenté. Corrélé aux rendements obtenus, cet indicateur de performance a progressé dans les régions des Doukkala, de Tadla et de l’Oriental. Il a varié entre 25.280 DH/ha et 23.500 DH/ha en 2010. Par contre, il s’est établi entre 16.000 DH/ha et 17.500 DH ha pour la région du Gharb qui avait connu des inondations.

Micro exploitation
La filière des plantes sucrières se distingue par la prédominance de la micro exploitation. 64% des producteurs de betterave disposent de propriétés de moins de 1 ha et exploitent 27% de la superficie globale. Les exploitations supérieures à 10 ha représentent 1,1% du total mais réalisent 18% de la production globale. Dans les Doukkala, 74% des betteraviers assurent 38% de la production avec une surface individuelle moyenne inférieure à 1ha. Alors que dans le périmètre de la Moulouya, 9% des agriculteurs participent pour 39% de la production. Ces derniers disposent bien évidemment d’exploitations de plus de 10 ha.


Édition N° 3580 du 2011/07/25
A.G.