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Projet de loi organique : Les partis se conformeront-ils aux nouvelles règles du jeu ?
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Projet de loi organique : Les partis se conformeront-ils aux nouvelles règles du jeu ?
La nouvelle Constitution et le projet de loi organique sur les partis politiques mettent les partis devant leur responsabilité. Selon les observateurs, sans une réforme réelle de la classe politique, le nouveau texte constitutionnel restera lettre morte.
Les partis politiques marocains ont du pain sur la planche. Certes, la nouvelle Constitution et le projet de loi organique sur les partis, actuellement en discussion avec le ministère de l'Intérieur, ont pour but de promouvoir le rôle des partis dans la vie politique. Mais seront-ils tous en mesure de s'y conformer? Cette question est d'autant plus importante que l'une des principales raisons qui expliquent aujourd'hui le désintérêt des citoyens pour la chose politique réside dans le manque de confiance dans les partis et surtout dans leur mode de gouvernance interne. Désormais, le cadre juridique est-là, mais encore faudra-t-il que les partis l'intériorisent et agissent en fonction de ses exigences. Les partis sont appelés à faire leurs preuves pour donner une nouvelle image et tourner la page du passé, mais, la tâche n'est pas facile. L'article 7 de la nouvelle Constitution octroie de nouvelles missions aux partis politiques, à savoir la participation à l'exercice du pouvoir, l'encadrement et la formation des citoyens. Le même article met l'accent sur la nécessité du renforcement de la démocratie interne des partis. Selon les observateurs de la scène politique, ils doivent fournir un effort énorme pour pouvoir se mettre à niveau. «Les partis politiques qui verront le jour dans l'avenir ou ceux déjà existants sont contraints à se conformer à ce nouveau texte. D'ailleurs, le projet de loi sur les partis politiques donne un délai de 18 mois aux partis pour conformer leurs statuts aux nouvelles dispositions», souligne le politologue Mohamed Darif, dans une déclaration à ALM. «La question qui se pose est celle de savoir si les partis ont réellement la capacité de renouveler ses bases et d'ouvrir leurs portes à de nouvelles élites, notamment des femmes et des jeunes? Dans la pratique il y a une certaine réticence. Les dirigeants de certains partis politiques affirment d'ores et déjà qu'il est pratiquement impossible d'opérer une rupture totale avec le passé», explique-t-il. Cela dit, il estime que le contexte actuel et les dispositions juridiques finiront par imposer tôt ou tard un changement aux partis politiques. «La transition démocratique en cours au Maroc cherche à réhabiliter l'action partisane. Face à la réforme constitutionnelle et à la dynamique que connaît la rue, les partis n'ont plus le choix. Certains dirigeants de partis devront quitter les postes de responsabilité de leur propre initiative alors que d'autres seront obligés à le faire sous la pression», explique M. Darif. Les acteurs politiques s'accordent, eux-aussi, pour affirmer qu'il existe des obstacles qui entravent la réforme du champ partisan.
«Je crois que toutes les conditions sont réunies pour se conformer au processus de réforme du champ partisan mais quelques difficultés persistent. On parle beaucoup du renouvellement des élites, mais il faut dire que l'élément humain est toujours le même. On ne change pas une société du jour au lendemain. Il faudra du temps pour le faire», souligne Mohand Laenser, secrétaire général du MP. «Le projet de loi organique sur les partis politiques apporte plusieurs nouveautés positives. Par exemple, cette loi élargit l'interdiction du nomadisme politique aux collectivités locales et elle est moins exclusive par rapport au financement des partis. Mais, il y a aussi des lacunes auxquelles il faut remédier», poursuit M. Laenser. «D’un point de vue personnel, le meilleur moyen d’assurer la survie des partis politiques marocains est de se conformer aux nouvelles dispositions de la Constitution et ce qu’elle englobe comme démarche innovante», indique Mohamed Ansari, membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal, qui estime que le parti d’Abbas El Fassi est prêt et bien préparé à entamer sa réforme interne.
«Il est utile de souligner l’apport positif de la nouvelle Constitution sur l’ensemble de la composante partisane. Ce dispositif vient moderniser la vie politique. Il faut dire que la loi organique des partis politiques est une voie principale vers un Etat de droit, démocratique et crédible. Cette loi permettra aux partis de revoir leurs organisations, de moderniser leurs outils de travail et surtout de s’ouvrir à une nouvelle tranche de la population, à savoir les jeunes et les femmes», souligne M. Ansari. Les prochaines élections législatives et les réformes qui devront l'accompagner montreront incontestablement à quel point les formations politiques ont pu se conformer au processus de réforme du champ partisan.
Le 22-07-2011 à 10:48
Par : Mohamed Aswab
Les partis politiques marocains ont du pain sur la planche. Certes, la nouvelle Constitution et le projet de loi organique sur les partis, actuellement en discussion avec le ministère de l'Intérieur, ont pour but de promouvoir le rôle des partis dans la vie politique. Mais seront-ils tous en mesure de s'y conformer? Cette question est d'autant plus importante que l'une des principales raisons qui expliquent aujourd'hui le désintérêt des citoyens pour la chose politique réside dans le manque de confiance dans les partis et surtout dans leur mode de gouvernance interne. Désormais, le cadre juridique est-là, mais encore faudra-t-il que les partis l'intériorisent et agissent en fonction de ses exigences. Les partis sont appelés à faire leurs preuves pour donner une nouvelle image et tourner la page du passé, mais, la tâche n'est pas facile. L'article 7 de la nouvelle Constitution octroie de nouvelles missions aux partis politiques, à savoir la participation à l'exercice du pouvoir, l'encadrement et la formation des citoyens. Le même article met l'accent sur la nécessité du renforcement de la démocratie interne des partis. Selon les observateurs de la scène politique, ils doivent fournir un effort énorme pour pouvoir se mettre à niveau. «Les partis politiques qui verront le jour dans l'avenir ou ceux déjà existants sont contraints à se conformer à ce nouveau texte. D'ailleurs, le projet de loi sur les partis politiques donne un délai de 18 mois aux partis pour conformer leurs statuts aux nouvelles dispositions», souligne le politologue Mohamed Darif, dans une déclaration à ALM. «La question qui se pose est celle de savoir si les partis ont réellement la capacité de renouveler ses bases et d'ouvrir leurs portes à de nouvelles élites, notamment des femmes et des jeunes? Dans la pratique il y a une certaine réticence. Les dirigeants de certains partis politiques affirment d'ores et déjà qu'il est pratiquement impossible d'opérer une rupture totale avec le passé», explique-t-il. Cela dit, il estime que le contexte actuel et les dispositions juridiques finiront par imposer tôt ou tard un changement aux partis politiques. «La transition démocratique en cours au Maroc cherche à réhabiliter l'action partisane. Face à la réforme constitutionnelle et à la dynamique que connaît la rue, les partis n'ont plus le choix. Certains dirigeants de partis devront quitter les postes de responsabilité de leur propre initiative alors que d'autres seront obligés à le faire sous la pression», explique M. Darif. Les acteurs politiques s'accordent, eux-aussi, pour affirmer qu'il existe des obstacles qui entravent la réforme du champ partisan.
«Je crois que toutes les conditions sont réunies pour se conformer au processus de réforme du champ partisan mais quelques difficultés persistent. On parle beaucoup du renouvellement des élites, mais il faut dire que l'élément humain est toujours le même. On ne change pas une société du jour au lendemain. Il faudra du temps pour le faire», souligne Mohand Laenser, secrétaire général du MP. «Le projet de loi organique sur les partis politiques apporte plusieurs nouveautés positives. Par exemple, cette loi élargit l'interdiction du nomadisme politique aux collectivités locales et elle est moins exclusive par rapport au financement des partis. Mais, il y a aussi des lacunes auxquelles il faut remédier», poursuit M. Laenser. «D’un point de vue personnel, le meilleur moyen d’assurer la survie des partis politiques marocains est de se conformer aux nouvelles dispositions de la Constitution et ce qu’elle englobe comme démarche innovante», indique Mohamed Ansari, membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal, qui estime que le parti d’Abbas El Fassi est prêt et bien préparé à entamer sa réforme interne.
«Il est utile de souligner l’apport positif de la nouvelle Constitution sur l’ensemble de la composante partisane. Ce dispositif vient moderniser la vie politique. Il faut dire que la loi organique des partis politiques est une voie principale vers un Etat de droit, démocratique et crédible. Cette loi permettra aux partis de revoir leurs organisations, de moderniser leurs outils de travail et surtout de s’ouvrir à une nouvelle tranche de la population, à savoir les jeunes et les femmes», souligne M. Ansari. Les prochaines élections législatives et les réformes qui devront l'accompagner montreront incontestablement à quel point les formations politiques ont pu se conformer au processus de réforme du champ partisan.
Le 22-07-2011 à 10:48
Par : Mohamed Aswab
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