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Huile d’olive : quelle place pour le Maroc ?
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Huile d’olive : quelle place pour le Maroc ?
Le Maroc est devancé par l’Espagne sur les marchés des Etats-Unis et du Brésil, deux principaux importateurs d’huile d’olive.
Si la concurrence sur le marché de l’export d’huile d’olive est très ardue entre le Maroc et l’Espagne en Europe, il n’en est rien sur les autres continents. La dernière newsletter du Conseil oléicole international (COI), l’organisation intergouvernementale qui rassemble les producteurs et les consommateurs mondiaux d’huile d’olive et d’olives de table, estime que le Brésil, un des principaux pays importateurs d’huile d’olive, le fait essentiellement auprès des pays de l’Union européenne.
Le Portugal, principal exportateur vers l’Amérique latine
En effet, toujours selon le COI, la campagne agricole 2010-2011 du Brésil a connu l’importation de 65 038,7 tonnes d’huile d’olive et d’huile de grignons d’olive, soit 21 % de plus que durant la campagne précédente. L’analyse par origine de ces huiles fait ressortir que le Maroc ne représente que 1 % des importations de ce pays, soit 469,1 tonnes d’huile, au même titre que le Chili, tandis que 11 % proviennent de l’Argentine. Le reste, soit 88 % des huiles, est importé des pays de l’Union Européenne à hauteur de 55 % du Portugal, 26 % de l’Espagne, 6 % de l’Italie et 1 % de la Grèce. Autant dire que sur ce marché, le vrai concurrent de l’Espagne est bien son voisin, le Portugal, alors que le Maroc reste très marginal.
L’Amérique du nord importe de l’huile italienne
Le même constat ressort de l’étude des importations d’huiles sur le continent Américain. Les États-Unis, un autre grand importateur mondial d’huile d’olive et d’huile de grignons d’olive, enregistrant de surcroit une record historique en terme d’importation de ces huiles lors de la campagne agricole 2010/2011 (en hausse de 7 %), importe ses produit au prime abord de l’Italie. Ce pays représente en effet 51% des 292048 tonnes importées par les États-Unis lors de cette campagne. Alors même que le Maroc se classe troisième, se classant mieux que dans les importations brésiliennes mais ne représentant toutefois que 10 % des importations nord américaines. L’Espagne le devance encore une fois, avec une part de 23 %. Le reste est importé par les États-Unis à hauteur de 9% depuis la Tunisie et de 3 % de l’Argentine.
Vers un rattrapage marocain
Cependant, le COI fait ressortir une augmentation de 79 % des importations des États-Unis sur les deux dernières décennies. En volume et durant toute cette période, l’Italie demeure bien le principal fournisseur, suivi de l’Espagne, de la Tunisie et de la Turquie. Ses autres fournisseurs demeurent l’Argentine, la Grèce et le Maroc. Mais la principale différence par rapport à la situation de la campagne 2010/2011 est la forte diminution des parts de marché de l’Italie (-11,3 points) et de la Turquie (-3,9 points) en faveur du Maroc (+8,3 points), de l’Espagne (+3,6 points) et de la Tunisie (+2,5 points). « Cette tendance pourrait se confirmer au cours des prochaines années, en particulier en ce qui concerne le Maroc et la Turquie », estiment les analystes du Conseil.
La crainte injustifiée de l’Espagne
En considérant ces deux marchés majeurs des importations d’huiles d’olive et d’huile de grignons d’olive, le Maroc, à la marge, ne présente donc en aucun cas un concurrent de taille pour l’Espagne, ni pour l’Union européenne, d’ailleurs. Si les producteurs espagnols rouspètent contre la concurrence marocaine, c’est donc bien par rapport au marché de l’Union européenne, qui représente leur chasse gardée, l’enjeu résidant essentiellement dans le besoin de l’Espagne d’écouler une production importante. En effet, ce pays, dont la campagne 2011/2012 a atteint un record historique selon le COI, a surtout besoin de son marché traditionnel pour écouler une production qui s’élève à 1 560 500 tonnes à la fin du mois de février 2012, une production supérieure de 185 000 tonnes par rapport à la campagne précédente. Un niveau face auquel les objectifs du Plan Maroc vert, qui visent à exporter 120 000 tonnes sur une production totale de 330 000 tonnes à horizon 2020, paraissent « ridicules ».◆
Ecrit par Sara BAR-RHOUT
17 avril 2012
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