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L'huile d'olive au prix de 35 DH cette année
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L'huile d'olive au prix de 35 DH cette année
La production est en baisse par rapport à la campagne précédente. Le Maroc se classe au troisième rang des exportateurs d'olive derrière l'Espagne et l'Argentine.
Après deux campagnes record pendant lesquelles la production a tourné autour de 1,5 million de tonnes, la production d’olives devrait baisser cette année. Elle se situera entre 1,2 et 1,3 Mt, d’après les premières estimations du ministère de l’agriculture et entre 800 000 et 900 000 tonnes, selon Noureddine Ouazzani, responsable de l’agropole olivier de Meknès. Malgré le bon état sanitaire des arbres, ce résultat, inférieur ou égal à la moyenne (1,2 Mt), peut être expliqué par le phénomène d’alternance, les excès de précipitations de la campagne précédente, ainsi que le non-respect de l’itinéraire technique par les petits producteurs.
Le tonnage global cache en effet des différences entre régions. Ainsi, le Tensift, le Haouz, Chichaoua et Essaouira n’ont pas subi de problèmes particuliers et ont enregistré une augmentation de leur production, essentiellement irriguée. D’autres régions, comme Tadla (chergui), Fès Boulmane, Tanger-Tétouan (manque de pluies depuis juin), ont en revanche enregistré une baisse significative, alors qu’à Meknès la baisse est imputable à l’habituel phénomène d’alternance. Au total, le recul de la production serait plus important s’il n’était compensé par l’entrée en production de nouvelles superficies plantées au cours des dernières campagnes. Aujourd’hui, l’oliveraie marocaine totalise 920 000 ha, dont 720 000 en production et, depuis 2007, ce sont 40 000 nouveaux hectares qui sont plantés chaque année. Elle représente 50% de l’arboriculture nationale.
Le tonnage d’olives prévu pour cette campagne devrait assurer une production de 100 000 t d’huile et 60 000 t d’olives de table, contre respectivement 160 000/t et 90 000 t en 2009-2010.
Non compétitif à l'export en raison du coût de production élevé
Dans le domaine des olives de table, et après avoir longtemps été deuxième exportateur mondial après l’Espagne, avec des moyennes variant de 60 000 à 65 000 t (10,7% du marché mondial), le Maroc a été dépassé, depuis 2006-07, par l’Egypte et l’Argentine, pesant respectivement 11,3 et 13,2%. Cependant, en 2010-11 les exportations nationales ont atteint 69 127 t, ce qui lui a permis de gagner une place dans le classement des exportateurs aux dépens de l’Egypte. Quant à l’huile d’olive, les exportations sont très fluctuantes et dépendent essentiellement de la demande mondiale. Ainsi, à quelques exceptions près (38 681 t en 2010-11 et 19 329 t en 2009-10, suite à la prime à l’export de 2 DH/kg), les exportations marocaines ont été quasi nulles pendant de nombreuses campagnes (entre 2 000 et 4 500 t, selon les données du Conseil oléicole international).
Pour les professionnels, c’est le cours mondial qui pose problème surtout qu’il n’existe pas de subvention à la production d’huile.
Cette année, le prix sur le marché international pourra tourner autour de 2 à 2,20 euros le kg, pour l’extra vierge, alors qu’elle coûte plus aux unités de production marocaines. Les prix en Europe sont tirés vers le bas en raison de la crise et de la forte production espagnole annoncée.
Autre évolution signalée par le ministère, le Maroc commence à se placer dans le segment de l’huile extra vierge, la mieux cotée commercialement, puisqu’il est arrivé à en exporter 5 000 t au cours de la saison précédente et prévoit de passer à 10 000 t cette année. Ironie pour un pays producteur d’huile d’olive, et même si on ne peut pas encore avancer de chiffres précis, certains opérateurs profitent de la situation actuelle en Tunisie pour en importer à des prix avantageux.
Cette opération est rendue possible grâce à l’accord quadripartite (Maroc, Tunisie, Jordanie, Egypte) avec l’UE, qui n’impose pas de règle d’origine. Selon les professionnels, si ces huiles sont réexportées comme origine Maroc cela risquerait de perturber le marché national.
Côté prix, certains avancent 18-19 DH le kg importé, alors que le coût de production au Maroc est plus élevé. En effet, vu le prix actuel de l’olive de 3-4 DH/kg et que 1 kg d’huile nécessite 6 kg d’olives, le prix de revient risque de dépasser 20 DH/kg (plus les frais de trituration, de transport, etc.). Au détail, les professionnels l’estiment entre 30 et 50 DH, l’essentiel tournant autour de 35 DH.
A noter enfin que malgré l’intensification des nouvelles plantations, la conduite de l’oliveraie nationale reste dominée à 95% par l’extensif avec la variété population, la «picholine marocaine», utilisée pour une double fin : huile et conserve. Ainsi les rendements restent quasi stationnaires depuis de nombreuses années entre 1 et 2 t/ha. Par contre pour des densités supérieures à 300 plants/ha, on a commencé à enregistrer des rendements intéressants qui, pour certaines densités, peuvent atteindre 10 à 12 t/ha. Cependant ces résultats restent de loin inférieurs à l’Espagne où ils peuvent dépasser 20 t/ha.
Marché : Un Marocain consomme 2 kg/an d'huile d'olive et un Espagnol 12 kg
Alors que le marché mondial est demandeur d’huile d’olive de qualité vierge extra, le marché marocain est approvisionné en grande partie par le circuit artisanal, les “maâsras”, dont le produit est considéré, selon les normes internationales, comme de l’huile lampante impropre à la consommation. Par ailleurs, la consommation par les Marocains d’huile d’olive reste très faible et ne dépasse guère 2 kg par personne (contre 6 kg pour les Tunisiens, 12 kg pour les Espagnols, 14 kg pour les Italiens et 16 kg pour les Grecs). Les professionnels estiment que, pour développer cette filière, il faudrait améliorer le marché national, en réglementant le secteur et en favorisant le produit conditionné par une subvention à la consommation afin de limiter la vente en vrac qui n’offre aucune garantie au consommateur.
Abdelmoumen Guennouni.
2011-10-31
Après deux campagnes record pendant lesquelles la production a tourné autour de 1,5 million de tonnes, la production d’olives devrait baisser cette année. Elle se situera entre 1,2 et 1,3 Mt, d’après les premières estimations du ministère de l’agriculture et entre 800 000 et 900 000 tonnes, selon Noureddine Ouazzani, responsable de l’agropole olivier de Meknès. Malgré le bon état sanitaire des arbres, ce résultat, inférieur ou égal à la moyenne (1,2 Mt), peut être expliqué par le phénomène d’alternance, les excès de précipitations de la campagne précédente, ainsi que le non-respect de l’itinéraire technique par les petits producteurs.
Le tonnage global cache en effet des différences entre régions. Ainsi, le Tensift, le Haouz, Chichaoua et Essaouira n’ont pas subi de problèmes particuliers et ont enregistré une augmentation de leur production, essentiellement irriguée. D’autres régions, comme Tadla (chergui), Fès Boulmane, Tanger-Tétouan (manque de pluies depuis juin), ont en revanche enregistré une baisse significative, alors qu’à Meknès la baisse est imputable à l’habituel phénomène d’alternance. Au total, le recul de la production serait plus important s’il n’était compensé par l’entrée en production de nouvelles superficies plantées au cours des dernières campagnes. Aujourd’hui, l’oliveraie marocaine totalise 920 000 ha, dont 720 000 en production et, depuis 2007, ce sont 40 000 nouveaux hectares qui sont plantés chaque année. Elle représente 50% de l’arboriculture nationale.
Le tonnage d’olives prévu pour cette campagne devrait assurer une production de 100 000 t d’huile et 60 000 t d’olives de table, contre respectivement 160 000/t et 90 000 t en 2009-2010.
Non compétitif à l'export en raison du coût de production élevé
Dans le domaine des olives de table, et après avoir longtemps été deuxième exportateur mondial après l’Espagne, avec des moyennes variant de 60 000 à 65 000 t (10,7% du marché mondial), le Maroc a été dépassé, depuis 2006-07, par l’Egypte et l’Argentine, pesant respectivement 11,3 et 13,2%. Cependant, en 2010-11 les exportations nationales ont atteint 69 127 t, ce qui lui a permis de gagner une place dans le classement des exportateurs aux dépens de l’Egypte. Quant à l’huile d’olive, les exportations sont très fluctuantes et dépendent essentiellement de la demande mondiale. Ainsi, à quelques exceptions près (38 681 t en 2010-11 et 19 329 t en 2009-10, suite à la prime à l’export de 2 DH/kg), les exportations marocaines ont été quasi nulles pendant de nombreuses campagnes (entre 2 000 et 4 500 t, selon les données du Conseil oléicole international).
Pour les professionnels, c’est le cours mondial qui pose problème surtout qu’il n’existe pas de subvention à la production d’huile.
Cette année, le prix sur le marché international pourra tourner autour de 2 à 2,20 euros le kg, pour l’extra vierge, alors qu’elle coûte plus aux unités de production marocaines. Les prix en Europe sont tirés vers le bas en raison de la crise et de la forte production espagnole annoncée.
Autre évolution signalée par le ministère, le Maroc commence à se placer dans le segment de l’huile extra vierge, la mieux cotée commercialement, puisqu’il est arrivé à en exporter 5 000 t au cours de la saison précédente et prévoit de passer à 10 000 t cette année. Ironie pour un pays producteur d’huile d’olive, et même si on ne peut pas encore avancer de chiffres précis, certains opérateurs profitent de la situation actuelle en Tunisie pour en importer à des prix avantageux.
Cette opération est rendue possible grâce à l’accord quadripartite (Maroc, Tunisie, Jordanie, Egypte) avec l’UE, qui n’impose pas de règle d’origine. Selon les professionnels, si ces huiles sont réexportées comme origine Maroc cela risquerait de perturber le marché national.
Côté prix, certains avancent 18-19 DH le kg importé, alors que le coût de production au Maroc est plus élevé. En effet, vu le prix actuel de l’olive de 3-4 DH/kg et que 1 kg d’huile nécessite 6 kg d’olives, le prix de revient risque de dépasser 20 DH/kg (plus les frais de trituration, de transport, etc.). Au détail, les professionnels l’estiment entre 30 et 50 DH, l’essentiel tournant autour de 35 DH.
A noter enfin que malgré l’intensification des nouvelles plantations, la conduite de l’oliveraie nationale reste dominée à 95% par l’extensif avec la variété population, la «picholine marocaine», utilisée pour une double fin : huile et conserve. Ainsi les rendements restent quasi stationnaires depuis de nombreuses années entre 1 et 2 t/ha. Par contre pour des densités supérieures à 300 plants/ha, on a commencé à enregistrer des rendements intéressants qui, pour certaines densités, peuvent atteindre 10 à 12 t/ha. Cependant ces résultats restent de loin inférieurs à l’Espagne où ils peuvent dépasser 20 t/ha.
Marché : Un Marocain consomme 2 kg/an d'huile d'olive et un Espagnol 12 kg
Alors que le marché mondial est demandeur d’huile d’olive de qualité vierge extra, le marché marocain est approvisionné en grande partie par le circuit artisanal, les “maâsras”, dont le produit est considéré, selon les normes internationales, comme de l’huile lampante impropre à la consommation. Par ailleurs, la consommation par les Marocains d’huile d’olive reste très faible et ne dépasse guère 2 kg par personne (contre 6 kg pour les Tunisiens, 12 kg pour les Espagnols, 14 kg pour les Italiens et 16 kg pour les Grecs). Les professionnels estiment que, pour développer cette filière, il faudrait améliorer le marché national, en réglementant le secteur et en favorisant le produit conditionné par une subvention à la consommation afin de limiter la vente en vrac qui n’offre aucune garantie au consommateur.
Abdelmoumen Guennouni.
2011-10-31
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