Les céréales font pousser l’inflation

-La forte hausse des cours impacte les prix en février
-L’IPC s’établit à 0 ,3% et 0,4% en variation annuelle


HAUSSE de l’inflation en février. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3% par rapport à janvier. Une variation attribuée à l’accroissement de l’indice des produits alimentaires de 0,7% alors que celui relatif aux produits non alimentaires a stagné. L’inflation sous-jacente, un indicateur qui exclut les produits volatils et les tarifs publics, a progressé de 0,4% en février comparativement au mois précédent. Cet indice mesure en toute impartialité l’évolution du niveau général des prix. C’est la raison pour laquelle il ne prend pas en compte les produits dont les variations de prix peuvent être purement conjoncturelles. L’inflation sous jacente, un indice désaisonnalisé, qui retrace la tendance de fond de l’évolution des prix a également connu une augmentation de 1,3% par rapport à février 2011.
Comparativement à l’année dernière, la variation des prix de consommation au détail marque une hausse de 0,4%. «Les variations enregistrées pour les produits non alimentaires vont d’une baisse de 12,6% pour les communications à une hausse de 3% pour l’enseignement», note le Haut commissariat au plan dans sa note d’information. Dans le détail, les produits alimentaires dont l’indice a enregistré une importante augmentation en février sont les poissons et fruits de mer avec 4,5% ainsi que les céréales avec 11,9%. A l’origine de cette flambée, la hausse des prix des céréales sous l’effet du déficit de pluviométrie conjugué à la vague de froid des mois de janvier et février. Le gouvernement qui s’attend à une faible campagne céréalière a décidé de reconduire le gel des droits d’importation. Le budget 2012 a été bâti sur l’hypothèse d’un taux d’inflation de 2,5% avec le maintien du soutien des prix des produits de base. Dans le cas des produits pétroliers, une éventuelle hausse n’est pas à écarter même si le timing de sa mise en place n’est pas encore arrêté. Même dans ce cas de figure, la répercussion du cours du pétrole ne sera que partielle. Elle s’effectuerait certainement dans des fourchettes «supportables».
Parmi les produits alimentaires dont l’indice est en hausse durant le mois de février, l’on retrouve le café, le thé et le cacao avec 2,5% et les fruits et viandes avec 1,5%. En revanche, les prix ont baissé de 2,9% pour les légumes. Pour les produits non alimentaires, la stagnation a touché leur quasi-totalité, à l’exception d’une légère hausse de 0,1% pour les restaurants et hôtels ainsi que pour les biens et services divers. Au niveau des villes, les hausses les plus importantes ont été enregistrées à Beni-Mellal (1,2%), à Casablanca (0,7%) et à Dakhla (0,6%). Quant aux baisses, elles sont de 0,3% à Marrakech et Laâyoune et de 0,2% à Agadir et Al Hoceima.


Khadija MASMOUDI
Édition N° 3745 du 2012/03/21