Gouvernement Le département de l'Equipement divise les istiqlaliens

L'on se rapproche lentement, sans remous serait-on tenté de dire, de l'architecture finale du gouvernement Benkirane. Apparemment, l'apaisement et le consensus semblent l'emporter à l'exception de ce petit incident de parcours où à l'issue de la réunion de son comité exécutif, l'Istiqlal n'a pas apprécié que le département de l'Equipement lui soit retiré.


En effet, le parti de la balance en a gardé les rênes depuis le gouvernement d'alternance, d'abord avec Bouâmar Taghouane, actuel président de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et ensuite avec Karim Ghellab, fraichement élu président de Chambre des députés. En tout cas, selon les responsables PJD, il s'agit là d'un différend interne que l'Istiqlal est appelé à gérer en cette période cruciale de la formation du gouvernement. D'aucuns voient dans cet éventuel changement de main un signal de cette alternance qui doit aussi être applicable au niveau des postes politiques. Ces derniers ne doivent plus être la chasse gardée d'un parti. L'exemple du ministère de la Culture qui n'est pas sorti du giron de l'USFP depuis le gouvernement d'alternance est éloquent à ce propos. Le résultat se passe de tout commentaire.

Selon un membre du secrétariat général du PJD, rien n'est encore définitif et des réglages peuvent toujours être apportés à la configuration de la prochaine majorité. Selon les dernières indiscrétions, l'Exécutif pourrait compter 27 départements, étant donné que l'Intérieur ne serait plus bicéphale. Il faut s'attendre aussi à ce que le développement rural intègre les eaux et forêts tandis que la Pêche et l'Agriculture resteront dans le même giron. En tout état de cause, il ne s'agit là que d'informations recoupées chez les quatre partis de la majorité. Mais rien d'officiel n'est encore acquis jusqu'à ce que le gouvernement soit nommé par le Souverain. L'on s'achemine pourtant vers une position plus marquée du PPS que l'on gratifie de quatre départements au même titre que le MP.

Au premier niveau de lecture, le PPS récolterait les fruits de son abandon de l'USFP en se jetant dans les bras de Benkirane. Mais d'aucuns estiment que le parti a toujours constitué une force calme qui investit dans ses cadres et dans le débat d'idées. Enfin, le parti qui dirige la majorité se contenterait d'une dizaine de ministères, certes stratégiques, mais dont le nombre réduit pousse le PJD à faire des choix difficiles parmi ses figures ministrables.



Par Mostafa Bentak
Publié le : 26.12.2011 | 17h29