Baisse des approvisionnements en céréales

Les achats à l'étranger en céréales ont reculé de 31% de juin à novembre dernier. Ils sont constitués à 51% par le maïs.


Les besoins du Maroc en céréales sont satisfaits en grande partie par la production locale. Ce qui s'est traduit par un net ralentissement des importations. En effet, les approvisionnements à l'étranger en céréales ont reculé de 31% à fin novembre dernier par rapport à la même date de la campagne précédente. Depuis le début de la campagne de commercialisation en juin, jusqu'à fin novembre dernier, le Maroc a importé un peu plus de 17 millions de quintaux (Mq), constitués à 51% par le maïs. Ces approvisionnements ont été en provenance principalement de trois pays : la France (36%), le Brésil (24%) et l'Argentine (21%), selon la situation arrêtée à fin novembre par l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).

Cette baisse des importations arrive à un moment où les prix ont tendance à baisser sur le marché international, avec des prévisions prometteuses concernant la production des céréales.
Au niveau local, la collecte des céréales par les opérateurs déclarés à l'ONICL a atteint à fin novembre dernier près de 21 Mqx, constitués presque exclusivement par le blé tendre. Les commerçants négociants et les coopératives ont réalisé 75% de la collecte de blé tendre. Sur cette quantité, il a été utilisé par voie d'appels d'offres organisés par l'ONICL, plus de 34% pour l'achat de blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées.
S'agissant de la transformation industrielle des céréales, les farines libres et subventionnées en représentent respectivement 55% et 14%.

Pour les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ils ont atteint, à fin octobre dernier, un peu plus de 18 Mq, en augmentation de 6% par rapport au mois précédent.
Par ailleurs, les prévisions par rapport à la production locale restent difficiles à établir pour le moment, puisque les pluies tardent à reprendre. Toutefois, le ministère de l'Agriculture se montre plutôt optimiste, avec les semis précoces cette année et qui sont déterminants pour le niveau des rendements des cultures céréalières. Les labours ont ainsi atteint 4 millions d'hectares dont 3 millions déjà semés, soit une hausse de 28% par rapport à la campagne précédente. De plus, le Maroc a connu des précipitations qui n'ont pas manqué de faire vivre l'espoir quant à une bonne campagne agricole. Ainsi, le taux de remplissage des barrages à usage agricole a atteint 69% contre 75%, il y a une année. De même, on note une forte demande sur les intrants et le rythme des emblavements. En fait, les ventes de semences ont atteint près de 1 million de quintaux alors que les ventes d'engrais de fond s'élèvent à près de 250.000 quintaux. Ce qui est encouragé par les mesures prises par le ministère.

En outre, indépendamment du niveau de production locale, le Maroc aura toujours besoin de l'importation. A ce sujet, il est à noter que les importations de céréales évoluent en fonction du niveau de la production nationale tout en s'inscrivant sur une tendance haussière depuis leur libéralisation en 1996.
L'importance du blé tendre dans les importations des céréales a été réduite de moitié, passant de 88% au début des années 80 à 43% durant les cinq dernières années, en liaison avec la politique d'intensification de cette culture. Concernant les autres céréales d'automne, le Maroc est passé d'une situation de quasi-autosuffisance à la fin des années 80 à l'importation de près de 6,4 et de 4 millions de quintaux respectivement de blé dur et d'orge.



Par Lahcen OUDOUD
Publié le : 13.12.2011 | 17h49