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Environnement: 15 villes africaines au crible De notre envoyé spécial à Durban, Bachir THIAM
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Environnement: 15 villes africaines au crible De notre envoyé spécial à Durban, Bachir THIAM
-Casablanca et Tunis dans les six premières
-Le poids négatif de l’habitat informel
Le résultat de l’Indexe des villes vertes en Afrique de Siemens affirme que les bonnes politiques sont la clé des performances environnementales. «La capacité institutionnelle d’une ville à gérer efficacement et intelligemment ses affaires compte plus que les richesses ou le développement économique de celle-ci». L’Afrique possède encore la plus grande proportion de citadins vivant en logements informels au monde. Au sein des 15 villes étudiées, la part moyenne de résidents vivant dans des logements informels s’élève à près de 40%. Elle chute à 15% à Casablanca alors qu’elle est estimée à 70% à Maputo (Mozambique)
LES métropoles du Maghreb sont parmi les plus «performantes» sur le plan environnemental sur le continent dans l’échantillon des 15 villes répondant aux 25 critères ciblés par l’étude African green city Index. L’étude a été commanditée par le groupe Siemens à l’organisme de recherche Economist intelligence unit (EIU) dont les résultats ont été rendus publics vendredi 2 décembre à Durban, en Afrique du Sud, en marge du «COP 17», le sommet mondial du climat. L’Indexe examine pour la première fois les performances environnementales de villes africaines dans huit domaines: énergie et CO2, utilisation des sols, transports, déchets, eau, assainissement, qualité de l’air et politiques environnementales.
Pour ne vexer personne, l’Indexe ne classe aucune ville comme «vainqueur» à proprement parler. «Ce n’est pas le but du jeu», relativise Delia Meth-Cohn, directeur éditorial pour l’Europe et la région Mena d’EIU, «il s’agit de donner un aperçu, surtout sur les améliorations vitales, aux responsables de ces cités». La méthodologie porte sur l’analyse des objectifs et réalisations des villes du panel, en termes de performances et de politiques environnementales.
Six d’entre elles affichent un score au-dessus de la moyenne. Fait marquant: aucune des 15 villes de l’Indexe ne termine dans la catégorie dite «bien au-dessus de la moyenne». Ce qui, pour les enquêteurs, semble indiquer que même les villes les plus performantes du continent disposent d’une certaine marge pour réduire leur empreinte écologique. Cinq villes sont classées dans la catégorie «moyenne», deux «en dessous de la moyenne» et deux autres dans la catégorie «bien en dessous de la moyenne». Est-ce pour autant un handicap? Non, répond Delia Meth-Cohn, car, dit-elle, «ces villes ont désormais la chance de pouvoir orienter leurs politiques, en connaissance de cause. Mieux, certaines, beaucoup plus importantes de par leur taille, ne disposent pas de données, donc pas d’instruments de mesure pour les actions politiques».
Le Cap, Durban et Johannesburg au Sud (toutes des villes sud-africaines), Casablanca et Tunis au Maghreb ainsi qu’Accra au Ghana, terminent au-dessus de la moyenne.
Alors que les villes sud-africaines atteignent des résultats élevés en matière de gouvernance et de mise en œuvre de politiques environnementales, leurs concurrentes maghrébines parviennent mieux à connecter leurs résidents aux infrastructures de base comme l’eau et l’électricité. Par contre, toutes les villes subsahariennes, à l’exception des sud-africaines et de la capitale ghanéenne, affichent de très faibles résultats dans ce domaine. «Leurs besoins immédiats liés à la fourniture de services essentiels ont tendance à empêcher toute avancée en matière de développement durable», constate l’étude. Celle-ci relève également la forte corrélation entre les performances environnementales et le pourcentage de résidents vivant dans des «logements informels». De ce fait, «ce facteur est crucial en Afrique qui s’urbanise plus vite que tous les autres continents et souffre par conséquent d’une extension urbaine anarchique».
En effet, le nombre de citadins a plus que doublé sur le continent au cours de ces deux dernières décennies pour atteindre aujourd’hui 40% de la population. En même temps, l’Afrique possède la plus grande proportion de citadins vivant en logements informels au monde. Au sein des 15 villes étudiées, la part moyenne de résidents vivant dans ce genre de logements s’élève à près de 40%. Elle chute à 15% à Casablanca alors qu’elle est estimée à 70% à Maputo, capitale du Mozambique.
Au-delà, «l’objectif de l’Index des villes vertes en Afrique consiste à mieux identifier les forces et les faiblesses de chaque ville et à entamer un dialogue sur les meilleures pratiques à adopter dans le domaine des politiques et des infrastructures vertes». La démarche de Siemens trouve là toute sa pertinence. Ceci, d’autant plus que le géant allemand a renforcé son portefeuille environnemental, en regroupant son offre «verte» sous un nouveau pôle, Infrastructure & Cities. «Il y a un business de 300 milliards d’euros par an dans ce segment», rappelle Siegmar Proebstl, PDG de Siemens Afrique dont le siège est basé à Johannesburg.
Au fil des études
«LA portée de l’Index des villes vertes est unique au monde», se réjouit-on chez Siemens. L’Afrique est la cinquième région passée au crible pour le compte du groupe allemand. La série a débuté en 2009 par l’Index des villes vertes en Europe qui a identifié Copenhague (Danemark) comme la métropole la plus verte. En 2010, c’est en Amérique latine que l’étude a été menée où Curitiba (Brésil) a pris la première place du classement. En 2011, la ville la plus verte en Asie, selon l’EIU, c’est Singapour. En Amérique du Nord, (États-Unis et Canada), l’Index des villes vertes est revenu à San Francisco.
Édition N° 3672 du 2011/12/07
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