Législatives 2011 Dans les régions, les fiefs basculent

Raz-de-marée confirmé pour le parti de la Lampe dans le Grand Casablanca. Les résultats définitifs montrent que le parti a raflé la moitié des sièges à pourvoir dans toute la région, soit 17 places sur 34. Il est suivi du Parti de l’Istiqlal (PI) avec 5 sièges seulement (14,7%) dont deux remportés par le ministre de l’Equipement et du Transport, Karim Ghellab, et la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, dans leurs circonscriptions respectives, Ben M’sick et Casablanca-Anfa.
Le PJD a, ainsi, obtenu deux sièges dans sept circonscriptions (Casablanca-Anfa, El Fida-Mers Sultan, Aïn Chock, Hay Hassani, Sidi Moumen, Sidi Bernoussi et Mohammedia) et un seul dans les autres (Ben M’sick, Moulay Rachid et Nouaceur), à l’exception de Médiouna où il est sorti les mains vides.
A noter que le parti de Benkirane n’est pas le seul à avoir couvert toutes les circonscriptions de la région du Grand Casablanca. Le PI, l’USFP et le PPS ont aussi enregistré un taux de couverture de 100%. Toutefois, ni l’USFP, ni le PPS n’ont réussi à décrocher un seul siège au Parlement. L’Union constitutionnelle qui a gagné trois sièges dans la région a couvert, pour sa part, 90,9% des circonscriptions de la région, tandis que le Rassemblement national des indépendants a enregistré un taux de couverture de 72,7% et a remporté 4 sièges à l’instar du Parti authenticité et modernité (avec une couverture de 81,8%).
B.S.

Les résultats des législatives 2011 dans la région de Guelmime-Smara ont mis en avant le RNI, le PI et l’USFP qui remportent neuf sièges soit 30% chacun contre un seul siège pour le PAM, ce qui représente 10%. Ces 10 sièges sont répartis équitablement entre les différentes circonscriptions de la région qui en obtiennent deux chacune. A Tata, ce sont Mustapha Tadoumante (RNI) et Hassan Tabi (PI) qui sont réélus. Assa –Zag est représentée par Rachid Tamek (PAM) et Ouaissi Hamdi (USFP). Smara par Sidi Mohamed El Joumani du RNI et Sidi Hamed Chiker du PI. A Tan-Tan, ce sont Bouloune Salek du Parti de l’Istiqlal et l’Usfpéiste Mohamed Ouberka qui ont été choisis par les électeurs. Enfin, à Guelmime, les deux sièges sont revenus à Houcine Ouadmine de l’USFP et Mbarek Bouaida du RNI. Il ressort de ces résultats que le grand absent est le PJD qui pourtant a remporté la majorité au niveau national avec 107 sièges. N’empêche qu’il a remporté la troisième position au niveau de Guelmime avec près de 6.000 voix. A Assa-Zag, il n’a pas été représenté.Les 10 sièges de la région Guelmime Smara représentent 2,53% sur les 395 au niveau national. Sur les 31 partis politiques au niveau national, 4 sont représentés dans cette région.
F.N.

Si le taux de participation était très faible lors des élections dans la circonscription d’Agadir Ida Outannane, avec à peine 38%, il a par contre, pour l’ensemble de la région Souss-Massa-Draâ, atteint 47%. Dans la circonscription d’Agadir Ida Outannane qui compte quatre sièges, les vainqueurs de ces législatives sont le PJD avec deux sièges, l’USFP et le RNI ayant pour leur part remporté un siège chacun. Et sans surprise, à l’échelle de la région, le PJD est le grand vainqueur avec 9 sièges. Le parti de l’Istiqlal, en 2e position, rafle 7 sièges suivi du RNI qui en a décroché 5. Et l’USFP ne se positionne qu’au 4e rang avec 4 sièges, nombre de sièges que le PAM affiche aussi. Le PPS, parent pauvre, n’a, lui, réussi à décrocher qu’un seul siège.
L’élément le plus frappant au niveau de cette région, c’est l’évolution incontestable du PJD et de l’Istiqlal. Lors des précédentes législatives, le PJD et le PI avaient à peine réussi a obtenir respectivement 4 et 5 sièges. Idem pour l’USFP qui gagne du terrain comparativement aux précédentes législatives où elle n’avait décroché que deux sièges dans la région. A noter également le recul du RNI qui avait 7 sièges en 2007 et celui du MP qui n’a rien obtenu lors de ces dernières législatives (2 sièges en 2007). L’autre changement, c’est l’éclipse de certaines figures politiques, comme Abdeljabar Kastalani du PJD dans la circonscription de Tiznit. Le politicien occupe le poste de secrétaire régional du parti dans le Souss-Massa-Draâ. Brahim Hafidi du RNI, connu pour être le président du conseil régional, n’a pas été élu dans la circonscription de Chtouka Ait Baha. Brahim Zergdi, député sortant, n’a pas non plus eu de siège dans la circonscription d’Agadir Ida Outannane. Ancien militant du MP, ce politicien s’est présenté à ces législatives sous l’étiquette PAM.
M.A.

C’est incontestablement le Mouvement populaire qui a pris une claque, au profit du PJD qui renforce sa position en tant que première force politique au niveau de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec 9 sièges sur un total de 24 postes. A Rabat même, deux circonscriptions: Chellah et Mouhet qui totalisent 7 sièges. Dans la première, Abdeslam Balaji du PJD, Brahim Joumani du PAM et Driss Lachguar de l’USFP, l’emportent au détriment de Omar Bahraoui, ex-maire de Rabat (tête de liste MP) et Faouzi Chaâbi qui s’était présenté sous la bannière du Parti de l’environnement et du développement (PED). Dans la seconde circonscription, pas de changement par rapport à 2007, sur les 4 sièges, 2 ont de nouveau été remportés par le PJD avec Reda Ben Khaldoune et Abdelatif Ben Yakoub. Les deux autres reviennent à Abdelkader Tattou du MP et Mohamed Medhoune du PAM. La cause de l’échec des candidats du MP s’explique principalement par la guerre déclenchée entre ses dirigeants au niveau de la capitale lors de la préparation des listes. Ce qui les a poussés vers des latitudes plus clémentes. C’est le cas de Brahim Joumani qui a dirigé la liste du PAM à Chellah, ou encore de Kerroumi qui s’est présenté sous l’étiquette du RNI. A Salé, le MP a également eu un coup sévère suite à l’échec de Driss Sentessi, ex-maire qui perd son poste de député depuis 2007. A Sala Médina, le PJD a remporté deux sièges sur 4 au profit d’Abdelilah Benkirane, SG du PJD, et Mohamed Zouiten. C’est le même score obtenu en 2007 par ce parti avec une liste dirigée par Benkirane. Les 2 autres postes ont été partagés entre Noureddine Lazrek (RNI) actuel président du conseil de la ville et Rachid Abdi (PAM). Les 3 sièges de Sala Al Jadida ont été décrochés par Abdelkader Amara (PJD), Lahlifi Kdadra (UC) et Omar Sentissi (PI). A Témara les candidats gagnants sont Moh Rejdali et Itimad Zahidi du PJD, Brahim Chkili du PAM et Hassan Arif de l’UC. Dans la circonscription de Khmisset les gagnants sont Mohamed Achrour du PAM, Mohammed Lahmouche du MP et Abdellah Ben Hamou du PJD. Alors qu’au niveau de la circonscription Tifelt Romani, on trouve Bouamor Taghouan du PI, Hassan Filali du RNI et Rahou Hilaa du PAM.
N. E. A

Le paysage électoral a été revu en profondeur après le passage de la vague PJD. Le parti a réussi à s’arroger 40% du total des 25 sièges qui représentent la région au Parlement. Si sa réussite à Tanger n’a pas étonné grand monde, la ville du détroit étant l’un de ses fiefs historiques, le parti de la lampe a réussi à s’assurer un second siège dans la ville de Tétouan. Il est d’ailleurs le seul parti à être présent dans chacune des autres circonscriptions de la région. L’une des clés du succès du PJD semble le fort taux de participation. Alors qu’il a été de seulement 22% lors des législatives de 2007, ce taux a atteint les 40% à Tanger-Asilah, par exemple. L’un des grands perdants au niveau de la région est le Parti de l’Istiqlal. Malgré qu’il ait réussi à décrocher la seconde place derrière le PJD, il n’a obtenu que deux sièges, dont l’un à Ouezzane et l’autre à Larache. A noter que c’est à Chefchaouen qu’a été élu le seul parlementaire du Parti de la liberté et de la justice sociale (PLJS) ainsi que celui de la Gauche verte (PGV). La journée du 25 novembre n’a pas souri à tout le monde. Pour certaines figures à Tanger, la douche a été bien froide, comme c’est le cas pour Mohamed Zemmouri, qui s’est présenté sous la bannière de l’UC, et de Abderrahmane Arbain, sous la bannière du MP. Ces vieux routiers de la politique locale ont vu leurs listes n’atteindre même pas le seuil minimal. D’autres partis ont eux aussi été laminés à Tanger, c’est le cas de l’USFP qui misait sur leur tête de liste, Ahmed Achahbar. Ce dernier, sans expérience particulière en politique, n’est pas arrivé à remporter de siège.
A.A.

C’est une première pour le PJD dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Alors qu’il était absent de la carte politique de Marrakech, le parti de la lampe réussi à rafler au total 8 sièges sans compter deux autres obtenues dans le cadre de la liste nationale. Ce qui porte, ainsi, à 10 le nombre de parlementaire du PJD issus de la région. Le parti de la lampe a réussi à rafler trois sièges respectivement au Haouz, à Chichaoua et Kelaa Sraghna. En plus de 5 autres dans les trois circonscriptions de la préfecture de Marrakech. Ses candidats ont obtenu chacun plus de 20.000 voix. De son côté, le PAM se classe 2e dans la région du Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 6 sièges remportés lors du scrutin du 25 novembre. Le parti du tracteur a fait moins bien qu’en 2009 remportant deux sièges à Rhamna, son fief, un siège au Haouz et trois fauteuils dans la préfecture de Marrakech. Fatima Zahra Mansouri, la mairesse et Adnane Benabdela, président de l’arrondissement de la ménara ont réussit à se faire élire. En 3e position se place le RNI avec 4 sièges à Kélaa, Rhamna, Essaouira et à Chichaoua. En revanche, le scrutin du 25 novembre a été une grosse défaite pour les formations de la Koutla. Marrakech était pourtant un des grands fiefs du PI, il y a quelques années. Le parti de l’Istiqlal se classe cette année 4e avec trois sièges remportés dans la région, notamment à Chichaoua, Haouz et Essaouira. L’USFP est aussi à la traîne avec à peine deux fauteuils obtenus à Kélaa Sraghna par Abdelali Doumou, (ancien président de la région) et à Essaouira par Mohamed Mellal. Le reste des sièges (5) est réparti entre l’UC, le MP, le parti de l’environnement, le Renouveau et l’équité et le MDS.
B.B.

Dans la région de Fès Boulemane, le taux de participation lors des dernières législatives a dépassé de peu les 40%. Côté échiquier politique, la région est représentée par 15 parlementaires, répartis sur 5 circonscriptions électorales. Mise sous les feux des projecteurs avec ses deux circonscriptions, dites de la mort, la ville de Fès a désormais un nouveau dessein. Ici, le Parti de la justice et de développement (PJD) domine. Il est arrivé en tête des résultats avec 4 sièges, soit un taux de représentation régional de 26,66%. Ce qui classe la formation d’Abdelillah Benkirane en tête du classement. Notons que les 4 hommes du Parti de la lampe sont élus dans la préfecture de Fès, chef-lieu de la région de Fès-Boulemane. Auparavant (lors des législatives de 2007), dans cette même ville, le PJD n’avait que 2 sièges confiés à Abdallah Abdallaoui et Lahcen Daoudi. Le Parti de l’Istiqlal (PI), lui, prédominait avec trois sièges (2 à Fès-Nord et 1 à Fès-Sud). L’USFP n’avait, quant à lui, qu’un seul siège remporté à Fès Sud au même titre que le RNI et le PPS. Le scrutin de vendredi dernier a tracé une nouvelle carte politique dans la région. Ainsi, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), elle aussi, a remporté 4 sièges dont 2 à Fès, 1 à Sefrou et 1 à Boulemane. Avec ses 4 parlementaires, l’USFP est sur le même pied d’égalité avec le PJD dans cette région. Donc, l’Union détient 26,66% des représentations. Son allié dans la Koutla, le Parti de l’Istiqlal (PI) est classé en 2e position avec 3 sièges (2 remportés à Fès et 1 à Moulay Yacoub), soit 20% des voix. Le mouvement populaire arrive, quand à lui, en 3e position avec seulement 2 parlementaires, soit 13,33% des représentations. Dans les derniers rangs, figurent le PAM, le PPS et le Mouvement démocratique et social. Ces trois formations ont obtenu un siège chacune, soit un taux de représentation régional de 6,66%.
Y. S. A.

Dur, dur pour le Rassemblement national des indépendants (RNI) que d’avoir nommé son SG Salaheddine Mezouar dans la circonscription de Meknès et de ne remporter qu’un siège dans cette ville qui en compte 6. En tout cas, Meknès-Tafilalet regroupe, outre le chef-lieu qui est Meknès, El Hajeb, Ifrane, Midelt, Khénifra et Errachidia, soit un total de 21 sièges représentatifs.
En revanche, dans cette région, le scrutin du 25 novembre a été d’un grand apport pour le PI. Lequel parti dispose aujourd’hui de 4 sièges au lieu de 3 dans cette circonscription. Il partage d’ailleurs avec le MP la première place avec 4 sièges chacun. Le PJD, le PPS et l’USFP arrivent en 2e position avec 3 sièges pour chacun des partis. L’UC est 3e avec 2 sièges. Enfin, le PAM et le RNI sont au dernier rang avec un siège chacun.
Le PJD et les alliés de la Koutla (PI, USFP et PPS) totalisent quelque 13 sièges. Pour les observateurs de la vie politique, leur alliance sera décisive dans ce que devrait être la régionalisation avancée, une fois appliquée, «mariant» Fès à Meknès.
Y. S. A.

Au total, 76 listes électorales étaient en lice pour les 17 sièges à pourvoir que compte la région Taza-Taounate-Al Hoceima pour le scrutin du 25 novembre. Fait marquant des cinq circonscriptions de cette région, plus de 71,05 % des têtes de listes qui étaient en «course» se présentent pour la première fois à des élections, alors que 15,79 % des candidats ont été élus aux législatives de 2007. Selon le ministère de l’Intérieur, le nombre des mandataires de listes électorales dans la région a atteint 76 candidats. Pour élire les 17 parlementaires (5 à Taza, 4 à Hoceima, 3 à Taounate Tissa, 3 à Ghafsay, et 2 à Guercif), il fallait passer au crible tous les candidats. Il en ressort que 32 têtes de liste sont âgés entre 45 et 55 ans, 22 candidats ont 55 ans et plus, tandis que l’âge de 18 candidats varie entre 35 et 45 ans et quatre ont moins de 35 ans. Le jour du scrutin, les électeurs ont choisi dans cette région 3 parlementaires PI. Il en est de même pour l’USFP et le MP qui ont remporté également 3 sièges. Les formations de Salaheddine Mezouar et de Cheikh Biadiallah ont obtenu 2 sièges chacune. Puis, le FFD, le PPS, le PJD, et l’Unicité et la démocratie ont obtenu tous les quatre un siège chacun. Pour bon nombre d’observateurs, le PAM qui considère le Rif et Houceima en particulier comme son fief électoral, n’a pas fait un bon score.
Y. S. A.