Programmes électoraux L'environnement, faveur du développement

«L'environnement dans les programmes électoraux, facteur essentiel de développement ou simple slogan».


La majorité des programmes électoraux des partis politiques en compétition pour les élections législatives du 25 novembre n'inscrivent pas la protection de l'environnement en tant que priorité de la dynamique du développement durable.

Une lecture attentive des ces différents programmes révèle que le domaine de l'environnement en tant qu'indice de développement est relégué au second plan.

Partant de ce constat, le rôle de l'environnement comme facteur de développement durable est quasiment absent dans ces programmes qui approchent ce thème de manière timide, amenant certains observateurs à taxer cette attitude de suivisme puisque reprenant des slogans des mouvements des verts européens.

De fait, les programmes électoraux se contentent d'énoncer des généralités en abordant la gestion de l'environnement qui devient ainsi le parent pauvre des autres enjeux qui sont au cœur du développement durable.

Si certains programmes électoraux omettent totalement de mentionner la donne environnementale, la majorité des partis politiques convaincus de l'importance de l'environnement dans le processus du développement, traitent dans leurs programmes de thèmes en rapport avec la protection des ressources naturelles, le développement des énergies renouvelables et la prévention des catastrophes naturelles.

L'accent est mis sur la mobilisation des services publics et des ONG en faveur d'un véritable développement durable et sur la nécessité impérieuse de mettre fin à l'enchevêtrement des compétences afin d'éviter une confusion des responsabilités qui pénalise la mise en œuvre de mesures décisives.

L'environnement en tant qu'élément efficient dans la dynamique du développement
Vraisemblablement, l'un des défis auxquels est confronté le Maroc en matière de gestion de l'environnement dans le cadre de la dynamique du développement durable, est de surmonter le problème de la rareté de l'eau résultant du déficit pluviométrique et de l'insuffisance des ressources hydriques, soit 20 milliards de m3 répartis entre les eaux de surface (75%) et les eaux souterraines (25%), alors que des prévisions évaluent à 5 milliards de m3 le déficit en eau à l'horizon 2030.

Face à cette situation, certains programmes électoraux projettent la création, à l'horizon 2016, de 22 grands barrages, 125 petits barrages répartis entre 12 régions.

D'autres partis politiques envisagent de créer 17 stations de traitement des eaux usées et 11 autres pour le dessalement de l'eau, et le recyclage de 90 millions de m3 pour irriguer les espaces verts et certaines cultures.

L'éco-efficacité du secteur agricole figure en bonne place dans certains programmes électoraux qui proposent des programmes régionaux relatifs à l'adaptation du système cultural aux changements climatiques et à la situation hydrique, appelé à répondre aux objectifs de productivité, de compétitivité, d'autosuffisance et de préservation des produits du terroir issus d'une culture biologique.

La dimension du développement, la protection des ressources naturelles et le développement des énergies renouvelables
La protection et la mise en valeur des ressources naturelles étant un des enjeux du développement durable, il s'avère nécessaire d'adopter des mesures pour protéger le couvert végétal, les bassins hydrauliques, les nappes phréatiques, de rationaliser l'utilisation des eaux et de lutter contre l'érosion des sols, le désensablement, la déperdition des terres agricoles en raison de l'urbanisation des zones agricoles surexploitées.

Conscients de cette pression exercée sur les ressources naturelles, des programmes électoraux s'engagent à augmenter les ressources du fonds national de l'environnement, à multiplier le nombre des observatoires assurant le suivi de la pollution et à mettre en place une base de données répertoriant les effets de la dégradation de l'environnement sur la santé.

D'autres programmes détaillent des mesures de toute autre nature tels le réaménagement des sources d'eau, des cascades et des lacs naturels, la préservation, la recharge artificielle et la prospection de respectivement de 14, 17 et 12 nappes phréatiques ainsi que le reboisement de 5 millions d'hectares de forêts.

Parallèlement, des programmes électoraux mettent l'accent sur l'adoption de solutions énergétiques alternatives (solaire, éolienne) pour satisfaire 42% des besoins du Maroc en énergie à l'horizon 2020 dans la perspective d'une consommation nationale de 40 kw au lieu de 25 à l'horizon 2020.

La dimension environnementale et l'atténuation des effets des catastrophes naturelles
Les services compétents ont recensé plus de 300 sites menacés d'inondation en raison du défaut d'entretien des cours d'eau conjuguée à la vétusté des installations et à l'absence de structures de prévention des inondations.

Afin de parer à ce phénomène, des programmes électoraux s'engagent à consacrer 360 millions de m3 d'eau des bassins du Nord aux régions du Sud et à faciliter l'écoulement de l'excédent d'eau qui cause les inondations des régions du Gharb et du Rif vers les régions de Souss-Massa, Chichaoua, Meknès et Fès qui connaissent un déficit en la matière.

D'autres partis envisagent d'établir des cartographies des zones à risque, de promouvoir les systèmes d'alerte précoce des catastrophes naturelles et de créer un Institut national d'études et de prévention des risques.

Si la donne environnementale, vu son importance pour le développement durable et la volonté de mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles s'imposent avec force dans certains programmes électoraux, d'autres programmes, en revanche, suscitent plus d'une question dans une conjoncture internationale marquée par un ferme engagement en faveur d'une politique visant à répondre aux défis de l'environnement, un des enjeux sur lesquels repose le développement durable.



Par MAP
Publié le : 23.11.2011 | 10h22