Campagne de commercialisation Nette baisse des importations céréalières

Au moment où les importations des autres céréales ralentissent ou stagnent, celles du maïs augmentent.


Les importations des céréales sont en net ralentissement ces derniers mois. En fait, au cours des cinq premiers mois de la campagne de commercialisation 2011/2012 qui débute habituellement au mois de juin, les importations de céréales se sont repliées de près de la moitié (48%) par rapport à la même date de la campagne précédente, avec un volume de neuf millions et demi de quintaux (Mqx) constituées à 77% par le maïs.
Ces approvisionnements sont en provenance, notamment du Brésil (38%), de l'Argentine (34%) et de la France (22%), selon la situation arrêtée à cette date par l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).

Cette hausse des achats en maïs arrive toutefois heureusement pour le Maroc, en tant qu'importateur de cette céréale, à un moment où son prix est en baisse.
En fait, d'après la dernière publication de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières sur les tendances des marchés des produits de base dans le monde, les prix du maïs ont accusé une baisse de 23% depuis leur pic de fin août et de 25% depuis leur record historique de juin pour s'établir à 231 dollars la tonne début octobre, avant de repasser à 258 dollars début novembre.
Ce repli est en liaison, explique-t-on dans cette note, avec les liquidations de positions spéculatives des investisseurs sur les marchés à terme. En effet, des efforts de régulation sont en cours aussi bien de la part de l'Union européenne que des Etats-Unis, pour lutter contre la spéculation qui alimente et exacerbe la volatilité des marchés des matières premières.
Cependant, nuance-t-on, les cours du maïs restent historiquement élevés, ayant doublé depuis l'été 2010, suite à la forte demande de la Chine. Ce facteur s'ajoute à la demande croissante de maïs de la part de l'industrie des biocarburants (éthanol), dans un contexte de cours élevés de pétrole.
Ce qui rendrait la hausse record attendue de la production mondiale de maïs en 2011/12 insuffisante pour couvrir la consommation, selon les spécialistes.
Il est à noter que la baisse de la production des États-Unis est plus que compensée par l'augmentation de la production d'autres pays, en particulier la Chine, dont la consommation de maïs devrait augmenter à 6% par rapport à la campagne précédente.

Et ce n'est pas la seule céréale dont le prix est en baisse sur le marché mondial. Il en est de même pour le blé tendre, sauf que le Maroc n'en profite pas pour le moment, puisque ces importations en cette céréale stagnent.
Les cours du blé tendre ont reculé, en fait, de près de 20% sur un mois et de 30% depuis leur pic d'avril pour s'établir à 222 dollars la tonne début octobre, avant de remonter à 245 dollars début novembre. Cette baisse s'explique par l'augmentation de l'offre dans les principales zones de production et par le retour de la Russie et d'autres pays de la région de la Mer Noire sur le marché d'exportation.
La production mondiale de blé devra ainsi s'améliorer de 5% pour la saison 2011/12, après une baisse de 4% la saison précédente, selon le rapport mensuel du Conseil international des céréales (CIC), publié fin octobre.
Néanmoins, les cours du blé restent soutenus par une demande ferme, en raison notamment des prix plus compétitifs que ceux du maïs, ce qui encourage l'utilisation du blé dans l'alimentation animale, selon la même source.
Par ailleurs, il est à noter que la collecte des céréales par les opérateurs déclarés à l'ONICL, a atteint à fin octobre dernier, 20,5 Mqx, constituée presque exclusivement (99,4%) par le blé tendre.

Importations de céréales à fin octobre en Mq
Céréales oct-11 2011-2012 2010-2011
Blé tendre 0,05 0,05 7,5
Blé dur 0,7 0,7 1,8
Orge 0,5 1,4 1,2
Maïs 2,0 7,3 7,9
Total 3,2 9,5 18,4

Repères
- Les stocks des céréales, détenus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont atteint, à fin octobre dernier, plus de 17 Mqx, en diminution de presque 10% par rapport au mois précédent.
- La transformation industrielle des céréales a atteint, à la même date, 29 Mqx, marquant une légère augmentation de 3% par rapport à la même période de la campagne précédente.
- Les farines libres et subventionnées représentent respectivement 55% et 14% des fabrications de la minoterie industrielle. Les semoules industrielles sont fabriquées principalement à partir du blé dur (92%) et de l'orge (8%).


Par Lahcen OUDOUD
Publié le : 14.11.2011 | 17h15