Les ménages gardent le moral, selon le HCP

-Hausse de l’indice de confiance de 7,9 points en un an
-Amélioration de la situation financière, mais pas pour longtemps


Les ménages marocains, moins pessimistes que par le passé? Les données du HCP sur l’évolution de l’indice de confiance des ménages (ICM) laissent croire que oui, du moins sur certains points. Si au troisième trimestre 2011 l’ICM a quasiment stagné par rapport au trimestre précédent, il s’inscrit certainement en hausse par rapport à la même période l’année dernière. En effet, l’indice a enregistré une légère hausse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent (86,5 points contre 85,8 points). Par rapport au même trimestre en 2010, il a enregistré une hausse de 7,9 points (78,6 points).
Concrètement, l’indicateur de confiance des ménages est la moyenne arithmétique des soldes de sept indicateurs. Ces indicateurs sont utilisés pour déterminer les perceptions de la population par rapport à différents phénomènes affectant leur situation sociale et économique (voir encadré). L’un des principaux indicateurs concerne les perspectives d’évolution du nombre de chômeurs. Selon l’analyse du HCP, les ménages seraient aujourd’hui moins pessimistes en ce qui concerne l’évolution de ce chiffre. C’est une petite surprise du fait de la persistance d’un chômage de masse des diplômés de l’enseignement supérieur, et d’une importante proportion des chômeurs de longue durée. Au moins un demandeur d’emploi sur cinq est dans ce cas et un sur quatre est au chômage depuis plus de 5 ans.


Bien que toujours faible, la proportion des ménages marocains à anticiper une baisse du nombre des chômeurs au cours des 12 prochains mois s’est établie à 18,8% contre 16,4% un trimestre auparavant. Rappelons qu’elle était de 12,9% il y a un an. A l’inverse, ceux qui anticipent une hausse du taux de chômage sont relativement moins nombreux (59,8%) au troisième trimestre qu’au trimestre précédent (62,4%) et encore moins par rapport au même trimestre de l’année 2010 (69,0%).
En ce qui concerne la situation financière des ménages, les foyers pensent que celle-ci a été relativement satisfaisante pendant les derniers mois. La situation future en revanche constitue une source d’inquiétudes.
En effet, si l’appréciation des ménages par rapport à la situation financière passée et actuelle s’est améliorée (hausse de respectivement 2,8 et 2,5 points par rapport au trimestre précédent et de 5,7 points et 1,1 point par rapport au même trimestre de 2010). Elle s’est inscrite en baisse pour les perspectives futures (solde en baisse de 5,3 points). Autrement dit, les ménages sont moins optimistes qu’au trimestre précédent, même si au regard des statistiques, ils restent plus confiants qu’il y a un an (hausse de 7,3 points par rapport au troisième trimestre 2010). Autre indicateur majeur pour l’indice de confiance: le niveau de vie. Pour le HCP, l’opinion des ménages sur l’évolution de cet indicateur durant les années précédentes s’est sensiblement améliorée au cours du troisième trimestre. Son solde a enregistré une augmentation de 3,6 points par rapport au trimestre précédent et de 14,5 points par rapport au même trimestre de 2010. Par contre, les ménages sont quelque peu pessimistes quant à l’évolution future du niveau de vie. Les chiffres du HCP montrent une baisse de 6,3 points sur les perspectives d’évolution par rapport au trimestre précédent.
D’ailleurs, au moins un ménage sur deux considère que le moment n’est pas opportun pour faire des achats de biens durables. En outre, trois ménages sur quatre (75,8%) anticipent une forte hausse des prix des produits alimentaires au cours des douze mois qui suivent.
En somme, les ménages se montrent moins pessimistes. Ils ne craindraient plus autant le chômage comme avant. Ils pensent que leur situation financière, et leur niveau de vie, se sont légèrement améliorés récemment. Pourtant, ils estiment que le futur demeure incertain, notamment à cause d’une hausse importante des prix des produits alimentaires.

Comment se construit l’indice
Le calcul de l’ICM se base sur 7 indicateurs majeurs. Citons entre autres, les perspectives d’évolution du nombre de chômeurs, l’évolution passée et future du niveau de vie et de la situation financière et l’opportunité d’achat de biens durables. L’échantillon étudié est de 3.000 foyers par trimestre. Le sondage est effectué à trois degrés, avec un renouvellement partiel de l’échantillon de l’ordre du tiers. La collecte des données se fait sur le terrain à travers une interview directe avec le chef du ménage. Comme d’habitude, on pourra dire ce que l’on voudra de la pertinence des résultats, toujours est-il que ceux-ci ont au moins le mérite d’exister.


A. N.
Édition N° 3655 du 2011/11/11