Casablaklaxoon Haro sur les nuisances sonores

● Les initiateurs tentent par leur démarche de réduire le bruit des klaxons à Casablanca.
● «Casablaklaxoon» espère se transformer en association pour financer des projets visant à sensibiliser les Casablancais au civisme et au savoir-vivre en communauté.


«Casablaklaxoon» (Casablanca sans klaxon), une action citoyenne de sensibilisation contre la pollution sonore des klaxons, a organisé dernièrement au Carrefour des Livres à Casablanca une rencontre pour faire le bilan de ses activités et faire connaissance avec sa communauté en ligne qui la soutient depuis une année déjà. «Depuis le lancement de notre action en février 2011, nous avons organisé plusieurs sorties sur le terrain dans les stations de taxis blancs et rouges ainsi que dans le quartier Maârif pour sensibiliser les chauffeurs de taxi et les automobilistes et leur offrir des stickers Casablaklaxoon», explique Selma Benjelloun, chef du projet de Casablaklaxon et initiatrice de l’action.

Au quotidien, les responsables de cette action montent dans les taxis pour discuter avec les chauffeurs et les automobilistes dans la métropole sur les effets de la pollution sonore sur la santé et du manque de civisme dont font preuve certains citoyens la ville. Au cours de l’année 2011, les deux sœurs et leur frère, Selma, Zineb et Omar, qui ont initié ce projet, ont lancé plusieurs actions artistiques visant à utiliser l’art comme moyen de sensibilisation au civisme. Pendant le Festival de Casablanca 2011, «Casablaklaxoon» a collaboré avec l’artiste Younes Baba-Ali, dont l’installation sonore faite de klaxons a été utilisée pour sensibiliser les Casablancais sur l’impact négatif de la pollution sonore. Toujours dans le cadre du Festival de Casablanca 2011, l’action a organisé un atelier de sensibilisation sonore avec les enfants de Bayti.

Cette initiative a abouti à la création d’un livre sonore sur les bruits de Casablanca en partenariat avec la maison d’édition «Yanbow al Kitab». «Notre action a suscité l’intérêt de médias nationaux et internationaux. La participation au projet Winch5 de Francis Pisani (un projet dont l’instigateur sillonne le monde pour aller à la recherche des idées les plus innovantes), nous a permis de bénéficier d’un article sur le blog de celui-ci et de faire la matinale d’Europe 1», déclare Selma Benjelloun. Ce projet a été ainsi cité comme étant un «Exemple marocain dont on pourrait s’inspirer pour changer son environnement».

Aujourd’hui, «Casablaklaxoon» espère se transformer en association pour attirer les sponsors et financer des projets artistiques visant à sensibiliser les Casablancais au civisme et au savoir-vivre en communauté. «L’un des objectifs que nous voudrions aussi concrétiser, c’est d’organiser une journée nationale sans klaxons et d’en faire un rendez-vous annuel de civisme à Casablanca», affirme Selma Benjelloun. Les initiateurs de cette action rêvent actuellement de trouver les fonds nécessaires pour réduire la pollution sonore à Casablanca et dans d’autres villes et pour reconquérir des espaces où marcher n’est plus un vrai parcours du combattant.

Effets de la pollution sonore

Le bruit est une des nuisances majeures de la vie quotidienne. La capitale économique est réputée pour ce genre de nuisances qui y sont omniprésentes. La pollution sonore peut affecter la santé et la qualité de vie, avec des conséquences physiques et psychologiques pour les hommes et les femmes qui les subissent, et affecter également la biodiversité.
Le bruit peut causer le stress et les troubles du sommeil. Il a aussi des effets sur le système cardio-vasculaire, immunitaire et endocrinien, mais aussi des conséquences sur la santé mentale. Les nuisances sonores peuvent également avoir des impacts très nocifs sur l’audition, et peuvent aboutir, dans les cas les plus graves, à la surdité, qui est définitive. Les transports sont la première source de bruit gênant.

Nadia Ouiddar,
Publié le : 6 Mars 2012