Le gouvernement de Benkirane investi aujourd’hui

-Sauf surprise, le vote de confiance à la majorité absolue acquis
-Une réponse à la Chambre des conseillers et une autre chez les députés
-Son investiture en poche, il s’envolera à Davos


C’EST aujourd’hui jeudi que le chef du gouvernement sera investi. Le programme, présenté la semaine dernière par Abdelillah Benkirane, obtiendra la confiance de la majorité absolue de la Chambre des représentants. Les partis de la majorité mobilisent leurs députés pour venir voter. Même les mécontents de l’Istiqlal sont revenus à de bons sentiments. Dès son investiture, le chef du gouvernement s’envolera pour la Suisse participer au Forum économique mondial de Davos. Un rendez-vous annuel de centaines de chefs d'entreprises et de dirigeants politiques dont une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement.
Mais auparavant, Abdelillah Benkirane devra répondre aux différentes critiques et remarques soulevées par les dirigeants de l’opposition. C’est l’intervention de Rachid Talbi Alami du RNI qui a marqué les esprits. Avec méthode et arguments à l’appui, l’ancien ministre a démonté le programme gouvernemental. «Absence d’objectifs chiffrés et d’engagements précis. Pas de stratégies à lancer… sur quelle base le Parlement devra contrôler ce gouvernement», s’est-il interrogé. Selon le président du Conseil régional de Tanger-Tétouan, il ne s’agit pas de programme mais d’une liste d’intentions, sans mesures concrètes, ni calendrier de réalisation. «On n’y retrouve pas le programme électoral du PJD, avec des promesses de hausses notamment le Smig et les retraites. Le taux de croissance de 7% est retombé à 5,5%», ajoute-t-il. Le député du RNI va jusqu’à relever que le chef du gouvernement n’a pas mentionné une seule fois dans son discours le terme «modernité», tout en marginalisant les droits de l’homme.
L’USFP a abondé dans ce sens: «le programme manque de clarté, d’ambition et de courage politique. Il n’a pas fixé les priorités, ni annoncé de grandes mesures ou de stratégies originales».
Aux critiques sur le manque de chiffres dont souffre le programme, Abdelillah Benkirane a trouvé la parade. Ce domaine sera présent notamment dans la loi de Finances, les stratégies sectorielles,… Pour convaincre, il avancera l’article 88 de la nouvelle Constitution: «le programme doit dégager les lignes directrices de l’action que le gouvernement se propose de mener dans divers secteurs de l’activité nationale et notamment dans les domaines intéressant la politique économique, sociale, environnementale, culturelle et extérieure».
En tout cas, l’ordre du jour prévoit la réponse du chef du gouvernement aujourd’hui à 10 heures au sein de la Chambre des conseillers et à 11h30 à la Chambre des représentants. Elle sera suivie par une séance plénière des députés consacrée au vote du programme gouvernemental.


Mohamed CHAOUI
Édition N° 3707 du 2012/01/26